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Gribouille chez les Nobel

par Bertrand Nouel
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Esther Duflo, ci-devant prix Nobel 2018, propose d’ordonner un confinement généralisé pendant trois semaines à compter du 1er décembre, afin de « sauver Noël ». Autrement dit, les magasins fermeraient le 30 novembre jusqu’après Noël. J’en connais qui seraient ravis, pendant le mois où se réalise le plus gros chiffre d’affaires de l’année. Plus tout le tourisme, l’événementiel, les spectacles mis à bas… On n’aurait même plus de motif pour se promener en trottinette ou vélo dans Paris, Hidalgo se demanderait à quoi elle sert – idem pour le maire de Bordeaux !

Esther Duflo invente le confinement préventif afin d’éviter le confinement. Mais la démarche n’est même pas originale, un personnage célèbre pratiquait la chose : c’est Gribouille qui se trempait dans l’eau pour s’abriter de la pluie. Je propose que l’on accorde un prix Nobel de la (devinez !) à Gribouille à titre posthume, à partager avec Esther Duflo, certainement une lectrice assidue de la Comtesse de Ségur. Après tout, Donald Trump est bien candidat au prix Nobel de la paix…
Plus sérieusement, la politique est un métier, contrairement à ce que certains pensent. C’est même le plus exigeant des métiers, car il réclame de savoir intégrer tout un ensemble de réflexions d’ordres différents. Certes, Esther Duflo reconnaît le dommage à l’économie que sa proposition engendrerait, qu’elle qualifie de seulement « important » alors qu’il serait énorme. Car elle choisit d’emblée le pire des scénarios : un confinement ne se décide pas avec deux mois de préavis, il arriverait de toute façon trop tard pour préparer les bouleversements qu’il causerait dans l’organisation du commerce et des approvisionnements, ainsi que des vacances scolaires et autres (elle propose d’avancer les dates), trop tard aussi pour être efficace, etc. Surtout il est impossible de prévoir quelle sera la situation dans deux mois, et quelle sera la létalité du virus. Et que signifie « sauver Noël » ? Le jour de Noël ? Bizarre qu’une économiste censément si distinguée ne sache pas intégrer toutes ces réflexions.
A la limite on préfèrera la sortie de Nicolas Bedos affirmant qu’il faut apprendre à vivre « quitte à en mourir ». Mais voilà, Bedos est vu comme un histrion, l’autre est prix Nobel. Tout le monde n’a pas voix au chapitre…

 

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