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Vive la grève façon SNCF !

Nous avons eu droit, et ce n’est pas fini, à une grève complètement exceptionnelle. Pour sa première année de gouvernement le président Macron s’est attaqué au problème de la SNCF, affrontant les syndicats, en particulier la CGT. Chaque partie, pour une fois, a largement innové.

Les syndicats de cheminots ont mis en place un processus original basé sur une grève perlée organisée, et sur une durée définie à l’avance : environ trois mois, voire plus. Ceci est totalement contraire aux habitudes qui voulaient que l’on démarre la grève qui continue jusqu’à épuisement. Cela s’est révélé avoir un rapport efficacité coût plutôt bon et a permis de durer, même si la fin traîne en longueur et semble s’effilocher vers une défaite par arrêt de jeu. Le pourcentage de grévistes est maintenant inférieur à 10 % et les transports presque redevenus normaux.
Côté gouvernement, là aussi, l’innovation a été maximale : contrairement à l’habitude, laquelle consiste à s’arc-bouter aussi longtemps que possible avant une négociation de sortie finale, ce dernier n’a cessé de faire des concessions depuis le début du conflit sans obtenir semble-t-il en échange un réel assouplissement.

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On est arrivé aujourd’hui à ce paradoxe : le gouvernement a quasiment tout lâché ; la modification du statut est reportée, les avantages de transport maintenus, la privatisation est limitée à un actionnaire : l’État, la dette sera reprise par la collectivité, aucun programme de productivité n’est discuté, etc. Mais les cheminots continuent à faire grève pour leurs… enfants, voire leurs petits-enfants. (On notera à ce sujet que le dernier cheminot qui partira à la retraite sous l’ancien statut désormais « fermé » le fera probablement aux environs de l’année 2060.

Les seuls qui auront vécu la grève « normalement » sont en définitive les usagers, dont personne ne se soucie. (Au demeurant, c’est une pratique assez régulière. Il n’y a qu’à voir le destin de Vélib’ ou d’Auto Lib ou les pannes de signalisation à répétition de la RATP). Il faut vraiment avoir le moral pour croire encore aux lendemains qui chantent, par exemple le Grand Paris, surtout si l’on intègre que ces mêmes usagers auront au passage récupérée la dette qu’ils retrouveront d’une manière ou d’une autre dans leurs impôts.

Alors ? Le gouvernement a tout lâché et la grève continue ? A-t-il perdu ? Ou bien est-ce la CGT et les autres syndicats qui en définitive devront arrêter le mouvement sans avoir réussi à complètement bloquer le processus ? Nous n’avons peut-être assisté qu’à un premier round : le second s’appellera négociation de la nouvelle convention collective, le troisième l’ouverture à la concurrence effective, concrète, incluant le mode et les conditions de réaffectation des salariés ex-SNCF, le quatrième, car en définitive ils auront cédé, l’avenir des syndicats, en particulier les plus traditionnels, CGT et Sud Rail. Il serait peut-être temps à cette occasion de ressortir le rapport Perruchot sur le mode de financement, les comptes et le fonctionnement de ces organisations, assez peu représentatives au demeurant.

Si le match se joue réellement en plusieurs reprises, le gouvernement et les Français y gagneront peut-être en définitive un dialogue social rénové lequel compenserait au moins en partie les levers à 5:30 du matin et les retours à 21:00 que les citoyens clients ont subi sans broncher depuis trois mois.

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Vos réactions à cet article (3) :

Syndicats

le 1er juillet 2018, 15:58 par Loevenbruck Jean-Paul

Le droit de grève existe, mais celui de circuler aussi : avec les syndicats, c’’est toujours la double
peine : ils vivent avec nos impôts et nous empêchent de circuler librement.
Quand allons nous arrêter de les nourris et pour quoi ne pas engager des actions de groupes contre eux... JPL

Vive la grève façon SNCF !

le 2 juillet 2018, 16:49 par Gilbert Claret

Votre article dit tout. Que dire de plus ? Rien, puisque votre forum est très à propos "modéré". Donc, les injures que mérite notre gouvernement, qui seraient très à propos ne sont pas permises. Voilà pourquoi, Messieurs, votre fille est muette !


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