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Union Européenne : l’œuf de la Taxe Tobin finira-t-il par éclore ?

par Bernard Zimmern
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Comme les œufs de ptérosaure, nous ne savons pas combien de temps il faudra encore à qui a nom « Taxe Tobin » pour éclore. Il est en effet en incubation depuis 1972. Et un groupe de 11 pays de l’Union Européenne parlent de l’introduire en 2016.

C’est en effet James Tobin, professeur d’économie à l’Université de Yale et prix Nobel en 1981 pour ses analyses sur les marchés financiers, qui lance cette année-là l’idée de taxer les mouvements financiers pour réduire la « spéculation ». Elle est reprise par l’association ATTAC, dont les membres sont essentiellement des fonctionnaires ou para-fonctionnaires de gauche ou d’extrême-gauche CGT, SNUI (syndicat national unifié des impôts), SNES, etc. s’appuyant sur Charlie-Hebdo, Témoignage Chrétien, le Monde Diplomatique avec des « durs » comme Christophe Aguitton, militant de la LCR (Ligue communiste Révolutionnaire) ou Bernard Cassen.

Ce sont les croisés d’une croisade contre le capitalisme mondial, considéré comme la source de tous les maux de la planète. Même James Tobin reconnait que « ces gens sont allés bien au-delà de la finalité initiale du projet », lui-même voyant dans cette taxe un moyen d’accroitre les capacités de prêt de la Banque Mondiale.

Cet œuf de monstre non encore éclos est cependant en lui-même un monument à l’absence de courage des hommes politiques, particulièrement ceux de droite. C’est en effet sous le gouvernement Jacques Chirac et surtout celui de Nicolas Sarkozy que la France va s’inscrire officiellement dans les pays qui soutiennent l’introduction de cette taxe dans le domaine financier. Rappelons au passage que c’est le gouvernement Chirac qui a instauré une taxe sur les transports aériens dont aucun document officiel ne retrace avec précision l’usage, bien que les sommes collectées soient considérables.

Que cette taxe ne puisse agir sur la « spéculation » est en soi une évidence. Elle peut peut-être décourager les transactions à haute fréquence mais certainement pas la spéculation comme celle ayant permis à Georges Soros de faire fortune sur le dos de la Livre et du Royaume-Uni.
Les profits de ce type de spéculation sont beaucoup trop élevés pour être découragés par une taxe de 0,01% sur les dérivées ou 0,1% sur les titres. Il faudrait des taux beaucoup plus élevés, ce qui arrêterait tout le marché.

Et ce sont seulement ceux qui n’ont aucune idée de l’économie qui s’indignent de la « spéculation ». Celle-ci est indispensable, non pas pour faire gagner de l’argent à quelques profiteurs, mais pour permettre à d’ honnêtes producteurs de savoir à l’avance ce qu’ils vont percevoir pour la vente de leurs productions, sans attendre que des baisses de taux de change par exemple fassent disparaitre la marge sur laquelle ils comptent pour investir.
La spéculation est l’outil qui permet de faire prendre le risque du futur par des spéculateurs dont c’est l’unique objet et de mettre le producteur, que ce soit de produits agricoles ou industriels, relativement à l’abri de ces aléas.

Cette « spéculation » a été en très grande partie la raison de la chute des prix des matières premières dont bénéficient les consommateurs occidentaux (sans que pour autant les producteurs du tiers-monde soient victimes de cette spéculation).

Un œuf de plus à faire éclore dans le « Jurassic Park » de Steven Spielberg?

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