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To SBIC or not to SBIC

par Bernard Zimmern
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Dans son discours de nouvel an de janvier 2005 aux « forces vives », Jacques Chirac a enfin reconnu que les créations d’entreprises manquaient de financement et annoncé la création d’un dispositif destiné à mobiliser 2 milliards en leur faveur. Et l’Élysée a complété en indiquant qu’il s’agissait de mettre en place un dispositif analogue au mécanisme des SBIC aux USA.
Après des années de bataille pour développer les Business Angels en France, et à défaut les SBIC, est-ce un premier succès ?

Créé par le Congrès en 1958, le programme SBIC 1 (Small Business Investment Company) permet à des organismes de financement à capitaux privés, investissant en fonds propres ou prêts à long terme dans des créations d’entreprises, d’emprunter jusqu’à trois fois leurs capitaux avec la garantie de l’État. Les montants empruntables diminuent avec l’ampleur des capitaux privés déjà réunis par la SBIC et s’annulent au-delà de 25 millions, de façon à encourager les petits fonds. En cas de pertes, ce sont les fonds privés qui disparaissent les premiers, avant que ne soit mise en jeu la garantie d’État. Ceci est essentiellement différent du programme de garantie de la Sofaris, mis en place pour couvrir au moins en partie les pertes de Sofinnova, la société de capital-risque créée en 1971 par Christian Marbach, et où la garantie de l’État intervient dès le premier euro de pertes.

L’organisme qui supervise ce programme et décide qu’une société de financement privée est habilitée à bénéficier de ces emprunts à taux faibles, est la SBA, la Small Business Administration. C’est en fait le seul programme réussi de cette administration ; un second programme, SBIC 2, où la SBA agit comme un organisme de capital-risque et prête directement, s’est traduit par des pertes considérables et a dû être arrêté.

Le fondement d’une SBIC, c’est son équipe managériale qui s’unit pour créer une société de capital-risque. La SBA examine les équipes de management sur leurs qualités professionnelles, leur expérience entrepreneuriale ; cela les distingue du capital-risque français dont l’expertise est d’abord financière.
Les SBIC sont un programme qui a permis de sélectionner des milliers d’experts qui ont ensuite fondé l’industrie du capital-risque américain.

C’est aussi un programme super performant pour les deniers de l’État: « Le génie particulier de ce programme est que les propriétaires privés de la SBIC risquent la perte à 100% de leur capital avant que le gouvernement fédéral perde un penny »[[ Economic impact of the SBIC program, by Deloitte, Haskins and Sells and Arthur. D.Little Inc. Circa 1981]]. Faut-il rappeler que dès 1965, les États-Unis disposaient de plus de 300 fonds (les SBIC) ayant chacun des montants à investir de l’ordre de 25 millions de dollars.

Plusieurs milliers de SBIC ont été créés depuis 1958 et ont offert aux porteurs de projets une grande diversité de sources de financement. D’après nos évaluations, le programme SBIC est à l’origine de 10 à 20% des créations d’entreprises aux USA avec des succès fameux comme Federal Express ou Reebok, les 80 à 90% restants étant financés par les Business Angels. Il continue à financer environ 2 milliards de dollars aujourd’hui après être resté longtemps autour de 5 milliards par an.
Ceci permet donc à des Business Angels de se grouper et d’investir quatre fois plus d’argent dans un projet qu’ils ne l’auraient fait en opérant individuellement.

On constate d’ailleurs aux USA que les participations moyennes des SBIC dans une entreprise sont d’environ 500.000 dollars contre environ 100.000 pour un Business Angel et 3 millions pour un organisme de capital-risque.

Les SBIC sont donc un organisme intermédiaire entre Business Angels et capital-risque.

Elles ont contribué pour environ 5 milliards de dollars annuellement au financement des entreprises dans la période 1970-2000 contre au moins 25 milliards pour les Business Angels et environ 10 pour le capital-risque.

C’est la mesure la plus efficace pour l’emploi mise en place par le SBA (Small Busines Administration), mesure que la France s’est donc abstenue de copier pendant 47 ans, de 1958 à 2005 bien que, tous les 3 ans, Bercy ou les agences dans son sillage aient créé un nouvel organisme public ou de nouvelles dispositions en se réclamant de la SBA.

 

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