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Qui sont les très riches Français ?

par Dominique Mercier
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Qui sont les très riches Américains montrait que, contrairement aux croyances largement répandues, le centile le plus riche des Américains n’était pas constitué des financiers de Wall Street mais aux trois quarts d’entrepreneurs individuels.
Qu’en est-il pour la France ?

Cette information est fournie par les deux dernières études de l’INSEE[[Le revenu et le patrimoine des ménages, édition 2012 et 2013.]] sur le patrimoine des Français. On voit tout d’abord que la moyenne de fortune du 1% le plus riche est très éloignée des 23 milliards d’euros de Mme Bettencourt, puisque la moyenne s’établit à 4,5 millions d’euros. Mais surtout, pour la moitié d’entre eux, cette fortune est essentiellement constituée par l’entreprise familiale dont ils sont propriétaires, c’est-à-dire une entreprise « dont l’un des membres du ménage, la personne de référence ou le conjoint, en est le dirigeant ». Cela signifie que leur patrimoine est essentiellement peu liquide et au bout du compte relativement hypothétique puisque sa valeur peut fortement chuter au fil des aléas économiques et des faillites.

Ces actifs professionnels s’élèvent en moyenne à 2,8 millions d’euros, ce qui correspond à une petite entreprise ayant au maximum de l’ordre d’une cinquantaine de salariés. Par ailleurs, ces entreprises ont généralement contracté des emprunts et sont par conséquent endettées.

Comparé à celui des Américains, le patrimoine professionnel des riches chefs d’entreprises familiales français est cependant honorable :

Le 1% plus riche France États-Unis
Valeur moyenne des actifs d’entreprises familiales (si détention) 2,8 millions d’euros 5,1 millions de dollars
Part du 1% propriétaire d’une entreprise familiale (ou d’un unincorporated business) 52% 75%

Source : France : Le revenu et le patrimoine des ménages, édition 2012 (données 2010) ; États-Unis: Recent Trends in Household Wealth in the United States, 2010 (données 2007) Edward N. Wolff.

Le dernier centile, le 1% facteur clé de l’économie

Comme on le voit dans le tableau ci-dessous, le centile le plus riche détient 25% du total du patrimoine financier et 49% du total du patrimoine professionnel. Au global, il détient ainsi 35% de ce qui fait vivre l’économie française .

La valeur de ce qui a été injecté dans l’économie grâce aux ménages correspond bien au total du patrimoine professionnel et financier:

– Le patrimoine professionnel totalise l’ensemble des actifs professionnels détenus par un ménage (entreprises, terres, machines, bâtiments, cheptel, stocks, etc.), que ce dernier les exploite dans le cadre de son activité professionnelle ou pas [[Dans ce dernier cas, les biens sont en général mis en location et deviennent des actifs de rapport. Source : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1380&page=sdb]].

– Le patrimoine financier totalise assurance-vie, livrets d’épargne, épargne contractuelle, comptes chèques, actions, obligations et OPCVM.

Données 2010 par déclarations, patrimoine brut en milliards d’euros France Part du 1% le plus riche
Patrimoine financier 1400 19% 350 25%
Patrimoine professionnel 990 13% 480 49%
Patrimoine immobilier 4500 63% 360 8%
Biens durables et objets de valeur 380 5% 50 13%
TOTAL 7270 100% 1240 17%

Source : Le revenu et le patrimoine des ménages, édition 2012.

Sur les 480 milliards de patrimoine industriel détenus par le 1%, on peut calculer [[On multiplie le nombre de ménages (279.000/2) par la valeur moyenne de l’entreprise familiale détenue.]] que 80% correspondent aux entreprises familiales décrites plus haut (et non pas à celles du CAC 40). Ces entreprises familiales emploient en outre de l’ordre de 5 millions de personnes.

Quand on voit le déclin de la croissance du PIB à partir de 1974 et une accélération en 1982-1983, on peut se demander si l’ISF et toutes les attaques contre les riches n’ont pas découragé les seuls capables d’investir. Or, sans eux, pas de disparition du chômage. La nomenklatura tente d’y substituer l’État mais son échec est patent comme l’explique Patrick Artus dans « Les apprentis sorciers » [[éditions Fayard]].

Par Dominique

 

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