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Prisonniers des convois de la liberté

par Yves Buchsenschutz
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Il y avait quelque temps que nous n’avions plus eu le droit, au moins dans le centre de Paris, à des manifestations intempestives de minorités « agissantes ». Mais je rassure tout de suite les autres citadins, ce n’est pas plus agréable à Paris qu’à Bordeaux, Lyon ou Lille, voire sur un rond-point.

Il y a un peu plus de deux ans nous avons eu droit à des week-ends non seulement bâclés mais gâchés systématiquement par des casseurs, des voitures brûlées, des vitrines éventrées : tout ce qui fait que la vie normale dans le centre de Paris était devenue totalement impossible. Dans un régime démocratique, et jusqu’à preuve du contraire, nous en sommes un, il ne peut y avoir que deux raisons à cela : soit nous sommes en face d’une révolution, soit une minorité a décidé de se placer au-dessus des lois et de revenir au jugement, j’allais dire du plus fort, en fait du plus désagréable. Comme il n’y a pas eu de révolution, alors qu’il y a eu plusieurs élections depuis, nous assistons donc à des abus de pouvoir permanents et répétés qui finissent par lasser.
Ceci d’autant plus que je ne sais qui, le destin, la fatalité, la nature, Dieu peut-être nous ont infligé deux ans de punition Covid qui commence réellement à peser.
Tout à fait au début de cet épisode nous avons eu droit tous les soirs à des applaudissements vers 20 heures pour les soignants qui nous défendaient tant bien que mal. On y vit à l’époque un signe de solidarité et il était plutôt rassurant de voir la réaction collective des Français. Faisions-nous « peuple » comme on dit maintenant ? Cela n’a pas tenu longtemps et bientôt se sont levés des chantres autoproclamés de la liberté, ou plutôt devrais-je dire des libertaires, qui ont profité allègrement de la situation pour s’amuser à protester à tort et à travers et surtout à promouvoir leurs intérêts bien compris.
Aujourd’hui personne, pas même eux, n’est capable de dire réellement ce que ces gens qui bloquent, cassent ou brûlent souhaitent ou revendiquent sinon le droit de crier et de casser.
Une bonne fois pour toute, les autres – environ 90 % de la population – en ont assez !
Alors que nous devrions être en train de serrer les coudes pour essayer de sortir le moins mal possible d’un choc sanitaire sinon exceptionnel dans l’histoire, du moins inattendu dans notre période d’expansion du bien-être et de richesse française et mondiale depuis 1945, nous devons subir régulièrement les attaques intéressées de groupuscules catégoriels. Une fois c’est la CGT dans les usines, une autre ce sont des enseignants dans les écoles, une troisième ce sont les chantres de la liberté. Tout le monde sait depuis longtemps qu’il est plus facile d’obtenir quelque chose en bloquant une machine quand cela va mal que lorsque cela va bien. En termes de relations personnelles cela s’appelle du chantage. Que le personnel soignant ait attiré l’attention sur sa situation relève de la même démarche. Mais dans leur cas on peut l’accepter car ils ont été pendant toute la pandémie en première ligne et ont fourni des efforts que tous saluent et réclament, y compris les anti vaccins quand par malchance la COVID se rapproche un peu trop de leur cas individuel. Pour les autres, qu’ils veuillent bien se rappeler que tout le monde, je dis bien tout le monde, a dû subir les effets de cette pandémie. Demandez donc aux restaurateurs, aux vacanciers (organisateurs ou consommateurs), aux commerçants, aux transporteurs, aux enfants… à tout le monde en fait, ce qu’ils en pensent.
Une observation particulière pour le rôle des médias qui n’ont cessé de verser de l’huile sur le feu, excitant à la revendication : la baisse continue du niveau de vie, les milliards de dividendes, la croissance ininterrompue des inégalités, la castration des libertés… tout ceci affirmé et répété sans chiffre, sans preuve, mais avec des affirmations digne de « fake news ». Le bon peuple d’ailleurs qui se révolte contre le prix de l’essence, trouve tout à coup l’argent pour aller à Paris ou à Bruxelles, voire pour acheter des feux d’artifice des pétards, voire des battes de base-ball pour…se promener comme par hasard aux Champs-Élysées. Bien entendu, comme il n’y a pas plus ni touristes, ni parisien pour s’y rendre, cela crée au moins un peu d’animation mais cela ne fera pas revenir la prospérité et le bon vieux temps.
Il y a tout de même dans ce pays un vrai problème de démocratie : autre exemple. Une nouvelle loi a été votée il y a quelque temps concernant les déplacements « doux ». On a donc inventé toute une série d’avantages pour les vélos lesquels peuvent éventuellement intéresser les citadins mais assez peu les ruraux, pour des raisons géographiques et physiques évidentes. On a constaté ensuite que tout de même les citadins n’aimaient plus beaucoup se fatiguer pour se déplacer : on a donc étendu les avantages au vélo électrique (? Son côté écologique reste encore à prouver si l’on analyse la totalité de son cycle de vie). Ensuite on a voulu favoriser leur utilisation et l’on a donc proposé aux entreprises de financer par une prime spéciale, détaxée de toute part, l’utilisation du vélo. C’est déjà une bonne idée quoique quelque peu en contradiction avec la baisse des impôts de production. Ce mécanisme avait été déclaré facultatif : un député est en train de se faire une notoriété en dénonçant les entreprises qui ne l’ont pas utilisé ! En attendant, les vélos restent les seuls véhicules dangereux (près de 200 morts en 2021) qui ignorent purement et simplement le code de la route lequel s’applique pourtant à tous les autres citoyens. Victimes désignées : les piétons et les automobilistes, voir les camions et les autobus !
La liberté c’est bien mais il faut éviter d’en devenir prisonnier : c’est la pire des catastrophes puisqu’en son nom, n’importe qui peut imposer n’importe quoi. La dernière fois d’ailleurs, un certain Robespierre l’avait tellement dévoyée que l’histoire l’a baptisée du nom de « terreur » et que lui-même en fût la victime. Il est mort libre et guillotiné.

 

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