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Poids des inégalités questionné par les chiffres de l’INSEE : L’IRDEME repris par Les Echos

La parution fin avril dans Les Echos d’une analyse par Jean-Marc Vittori de la répartition des richesses en France, portée par une étude récente de l’INSEE, nous invite à revenir sur l’article de Bertrand Nouel, publié sur notre site en février dernier, qui déjà soulignait les incohérences entre le poids supposé des inégalités et la réalité révélée par l’observation des chiffres.

Toutes deux basées sur des travaux émanant de l’INSEE, les publications de Jean-Marc Vittori et de Bertrand Nouel s’accordent sur un fait : la conviction, partagée par de nombreux Français, selon laquelle la majorité d’entre eux ne serait pas bénéficiaire du système, serait erronée. Calculs à l’appui, ils s’attachent ainsi à relativiser l’ampleur supposée des inégalités.

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Dans son article du 3 février 2023, Bertrand Nouel déplore en effet la tendance largement répandue à mésestimer « l’étendue de la redistribution opérée en France entre riches et pauvres ». Comparant les avantages ou contributions nets selon la tranche de population puis l’écart positif ou négatif entre bénéfices et prélèvement pour chaque décile, il dresse le constat du rôle prépondérant des plus fortunés dans la redistribution des richesses : « 275 milliards, c’est la somme, nette de la valeur des prestations reçues, que les ménages des quatre derniers déciles redistribuent à ceux des six premiers à partir des 744 milliards qu’ils payent en contributions fiscales et sociales. Et sur ces 275 milliards, 216 proviennent du seul dernier dixième. » Revenant sur l’argument de l’« immoralité » des richesses, l’auteur insiste sur l’inefficacité de mesures visant à un contrôle accru du patrimoine ou à une augmentation de l’imposition des plus hauts revenus.

Dans son analyse des Echos, Jean-Marc Vittori insiste quant à lui sur la question des bénéfices, souvent méconnus des bénéficiaires eux-mêmes, qui concerneraient « une large majorité des Français » en soulignant, avec l’appui des travaux de l’INSEE, « le puissant rôle redistributif joué par les dépenses de santé, d’éducation et de service public local ». L’auteur invite à considérer la problématique des inégalités avec une vision élargie, plus complète, et fait le constat d’une « machine française à réduire les inégalités […] plus puissante que le montrent les indicateurs habituels. » Il détaille : « Quand on regarde les flux d’argent, seulement 32 % des ménages reçoivent davantage de l’Etat qu’ils ne lui versent (prestations sociales d’un côté, impôts et cotisations de l’autre). Mais quand on élargit le tableau en intégrant les services « en nature » (école, hôpital, police, etc.), 60 % des Français sont bénéficiaires du système ». Plus frappant encore, la compression des écarts, puisque « Les 5 % des Français les plus aisés ont touché 40 fois plus de revenus « primaires » que les 5 % les moins aisés (chiffres 2019). Après redistribution au sens large, il leur reste 5 fois plus d’argent. Autrement dit, la machine à redistribuer divise presque l’écart par dix ». Un bémol à cette atténuation des inégalités, cependant, car les prestations perçues par les plus aisés semblent généralement supérieures en qualité : « on peut par exemple supposer qu’une famille aisée est mieux outillée pour détecter la bonne filière universitaire ou le service hospitalier de qualité ».

Pour approfondir le sujet, voir cette étude de l’INSEE parue en mars 2023.

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le 6 mai, 23:15 par Laurent Guyot-Sionnest

Daniel WALDENSTRÖM économiste franco-suédois a analysé les différentes évaluations du patrimoine des gens.

"" on est passé d’une situation où la richesse privée était principalement détenue par les riches à une situation où elle est principalement détenue par la classe moyenne et les structures collectives ""

Avoir un RSA garanti c’est comme avoir une cagnotte pour les coups durs, idem pour la retraite. Ce n’est pas compté dans le patrimoine des gens et donc ne figure pas dans les calculs d’inégalités de patrimoine, qui les exagèrent.

"" Ces nouveaux résultats remettent en question le point de vue selon lequel le capitalisme sans entrave, tel qu’on l’a connu au XIXe siècle, génère des niveaux extrêmes d’accumulation de capital. Ils mettent également en doute l’idée selon laquelle les guerres, les crises et la taxation du capital sont nécessaires à l’égalisation des richesses. ""

https://voxeu.org/article/wealth-an ...
https://www.telos-eu.com/fr/economi ...


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