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Pas de créations d’emplois marchands sans entreprises nouvelles

par Dominique Mercier
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En moyenne, les entreprises existantes détruisent des emplois. Ceci n’est pas le fait de la crise mais s’observe sur de longues périodes et dans différents pays. Si la création nette d’emplois est positive, c’est uniquement grâce à la création d’entreprises nouvelles. Or, comparée aux anglo-saxons, la création d’emplois par les entreprises nouvelles en France est particulièrement faible.

L’importance des entreprises nouvelles dans la création d’emplois est un fait connu depuis longtemps par la Kauffman Foundation, fondation américaine spécialiste de l’entrepreneuriat. L’essentiel de sa découverte est bien résumée par le graphique ci-dessous, publié il y a quelques années. Ce graphique donne en bleu clair les créations d’emplois par les entreprises nouvelles et en gris foncé la variation d’emplois (positive ou négative) dans les entreprises existantes. On y voit bien que si les créations dans les entreprises nouvelles sont stables et importantes, d’environ 3 millions par an depuis 25 ans, la variation d’emplois dans les entreprises existantes est non seulement instable en moyenne mais négative : sur la période, les entreprises existantes ont détruit en moyenne 2 millions d’emplois chaque année.

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A la suite de la Kauffman, l’Institut IRDEME a produit les mêmes graphiques pour la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, et il a actualisé les données sur les États-Unis. Il en ressort que l’Allemagne (en bas à droite) diffère mais que le constat de la Kauffman pour les États-Unis se vérifie bien en France et au Royaume-Uni. Les taux de croissance du PIB allemand n’étant pas supérieur en moyenne à celui des autres pays, sa différence est une caractéristique structurelle propre.

Les graphiques sont présentés ci-dessous pour les périodes maximales disponibles pour chaque pays. En bleu apparaissent les créations d’emplois par les entreprises nouvelles, qui sont très stables quel que soit le pays, et en rouge apparaissent les variations d’emplois dans les entreprises existantes, qui en moyenne sont bien négatives.

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Ces graphiques permettent de confirmer un point capital : ce sont les entreprises nouvelles qui en moyenne créent des emplois et non pas les entreprises existantes.

Or, il est frappant de constater que les entreprises nouvelles en France créent particulièrement peu d’emplois par rapport aux entreprises nouvelles chez nos voisins. Outre les données présentées dans les graphiques ci-dessus compilées par l’Institut IRDEME, ce fait est confirmé par les statistiques d’Eurostat[[Le champ est légèrement différent des chiffres compilés par l’IRDEME ce qui explique que les chiffres ne se recoupent pas exactement.]], qui confirment elles aussi que les entreprises nouvelles en France créent 2 à 4 fois moins d’emplois qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni. Les entreprises nouvelles françaises créent moins de 100.000 emplois salariés par an quand les entreprises allemandes en créent près de 200.000 et les britanniques près de 500.000.

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Ces chiffrent confirment qu’il existe un potentiel significatif de créations d’emplois par les start-up. Pour rattraper notre retard de 4 à 7 millions d’emplois marchands[[Emplois dans les secteurs qui produisent et vendent à des prix économiquement significatifs, à opposer aux emplois dans les secteurs non marchands, c’est-à-dire les emplois vivant de fonds publics.]], il n’y a pas d’autre choix que de les encourager, et ce notamment par des mesures fiscales incitatives à destination des business angels.

 

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