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OCDE : Incompétence et politisation ?

par Bernard Zimmern
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Il est inquiétant de voir le secrétaire général de l’OCDE, Ángel Gurría, appuyer de sa signature, et surtout de ses encouragements, un très mauvais papier publié par un quasi inconnu sur la montée des inégalités.
Comme les précédents papiers de l’OCDE, que nous avons déjà analysés, celui-ci ne regarde que la montée des inégalités au sein des pays sans se demander si la réduction des inégalités entre pays, à travers les transferts de pauvreté, par les transferts de personnes et de biens, et la réduction des inégalités au niveau mondial, ne sont pas la cause de ce qu’il dénonce.

Cela conduit le secrétaire général de l’OCDE à des propositions qui disqualifient sa position en en soulignant l’incompétence et en se demandant si maintenant la réflexion à l’OCDE n’aurait pas perdu tout contact avec la rigueur scientifique pour ne plus être que politisée.

Les conséquences d’un tel papier sont loin d’être négligeables, car à côté des poncifs habituels sur l’inégalité des sexes, les conditions de travail et l’importance des mesures sur l’éducation, Ángel Gurría encourage « les gouvernements à ne pas hésiter à utiliser les impôts et les transferts [sociaux] pour modérer les différences entre les revenus et les patrimoines ».

Ángel Gurría ne semble pas avoir compris que le challenge de notre temps est de multiplier les emplois. Il ne semble pas avoir compris que puisque des milliards d’êtres humains qui vivaient avec 1 dollar par jour ou moins, ont enfin accès au méchant marché grâce à internet et au 747 et ses successeurs, les emplois qui étaient le gagne-pain de millions de gens dans les pays développés, du textile à la mécanique, des sacs de jute aux circuits imprimés électroniques, se sont enfuis de ces pays vers les PVD (pays en voie de développement). En même temps, des millions d’immigrants y sont entrés à la recherche d’une vie économique meilleure, et le premier problème des pays de l’OCDE est de créer des emplois, d’inventer de nouveaux produits et de nouveaux services. Ángel Gurría n’a pas compris non plus que le seul moyen pour y parvenir est d’encourager ceux qui créent des emplois à s’enrichir, que plus d’inégalités est une bonne chose quand cela traduit que ceux qui sont au sommet de ce qu’on appelle la courbe de Lorenz gagnent plus ou voient leur fortune s’accroître parce qu’ils ont créé massivement des emplois, comme cela a été le cas aux USA, et qu’au bas de la courbe de Lorenz, les plus pauvres paraissent s’y être appauvris parce qu’y sont entrés des millions d’immigrants sans fortune et sans éducation.

On chercherait vainement si celui qui a écrit ce livret est une haute autorité en matière économique. Aucune mention de l’auteur ou de sa carrière ne figure sur le livre publié par l’OCDE et vendu 15€. En allant sur internet, on trouve un Brian Keeley qui serait une plume de l’OCDE depuis près de 15 ans, basé à Paris mais sans y avoir semble-t-il de poste officiel. Il aurait été 5 ans rédacteur à l’Eastern Economic Review de Hong-Kong et 1 an à la Peking U High School International Division.

Le seul compliment que l’on puisse faire à cet auteur est d’avoir su compiler dans un ouvrage court ? une centaine de pages ? toutes les conclusions proférées par les égalitaristes, ceux qui vivent de la dénonciation des inégalités (en en faisant le lit).

On y retrouve en effet, cités dans le texte ou en référence, toute une série d’auteurs dont on connaît l’objectivité et l’apolitisme comme le Président Obama, Occupy Wall Street, le Guardian au Royaume-Uni, Paul Krugman du New-York Times et l’économiste britannique A.B.Atkinson.

S’il n’y manquait pas Thomas Piketty, inexplicablement absent, on pourrait considérer ce petit livre comme une bonne liste de ceux qui vivent des inégalités ou qui en font une carrière politique.

Mais quelle organisation nationale ou internationale reste-t-il pour se préoccuper de ce qui est l’un des problèmes centraux de notre époque, la création d’emplois, et pour encourager les gouvernements à prendre les mesures qui y contribuent, dont la première est d’encourager à s’enrichir en prenant des risques ?

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