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Nos écologistes vont-ils parvenir à mettre à terre l’économie française ?

par Claude Sicard
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Sous la houlette de leur leader féministe Sandrine Rousseau, ils s’y emploient activement. Certes, le souci de l’avenir de notre planète face aux dégâts causés à la nature et au climat par les activités humaines est légitime, et l’on comprend que les jeunes générations soient inquiètes pour leur avenir. Mais il faut cesser de se précipiter pour conduire le pays à un désastre économique et appeler nos dirigeants à agir avec plus de clairvoyance. Notre gouvernement prépare une loi sur l’« industrie verte » qu’il devrait normalement soumettre pour discussion au Parlement dans les prochains mois : gageons qu’il saura agir avec discernement.

En France, le mouvement écologiste est né au début des années 1970 avec René Dumont, professeur d’agronomie à l’INA, à Paris (l’« Agro »), qui a été un pionnier de l’écologie politique, se présentant même, en 1974, sans succès, à une élection présidentielle. Il a pris la forme ensuite, en 1982, d’un parti politique avec la Confédération Écologiste renommée « Les Verts », et un basculement très net s’est opéré vers la gauche, alors que jusque-là ce mouvement n’était « ni de droite, ni de gauche ». Aujourd’hui, ce mouvement écologiste, qui a pris finalement le nom d’« Europe Écologie les Verts » (EELV), s’est glissé dans les rangs du parti de Jean-Luc Mélenchon, constituant une des composantes de la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) qui regroupe, à l’Assemblée, tous les partis de gauche.

Les sondages montrent bien que le souci de prendre soin de la nature bénéficie de l’assentiment de la majorité des Français mais les leaders du mouvement ne recueillent jamais beaucoup de voix aux élections nationales, la population n’ayant aucune confiance dans les solutions qu’ils proposent : on redoute qu’ils n’aient pas les compétences voulues pour gouverner. En Allemagne, la chancelière Angela Merkel leur a cédé, et elle a arrêté toutes les centrales nucléaires du pays : aujourd’hui, avec la crise ukrainienne, les Allemands s’en mordent les doigts ! Aux dernières élections législatives, en France, Yannick Jadot, le porte-parole d’EELV, n’a obtenu que 4,63 % des suffrages exprimés, et à l’Assemblée Nationale le parti des Verts ne dispose que de 28 sièges seulement, sur les 577 existant.

Ce mouvement est essentiellement un mouvement de jeunes, et leurs compétences scientifiques sont généralement très limitées. Un sondage IPSOS réalisé en novembre 2021 pour le compte du Collège de France qui s’est penché sur ces problèmes a abouti à des révélations stupéfiantes. Il a indiqué que, effectivement, 79 % des jeunes interrogés se disent intéressés par la thématique du réchauffement de la planète, mais leurs connaissances sur le sujet sont très limitées. On apprend par exemple que :
-55 % pensent que l’énergie nucléaire contribue autant au réchauffement climatique que le gaz ou le charbon ;
-46 % déclarent ne pas connaitre la signification du terme « gaz à effet de serre » ;
-69 % disent ne pas bien connaître la signification du terme « neutralité carbone ».

Quant à Emmanuel Macron, qui en 2017 a été porté très jeune à la tête du pays, on a tout de suite compris qu’il était bien de ces jeunes générations pour qui les problèmes écologiques méritent une prise en charge prioritaire. Dans la constitution de son premier gouvernement, il avait recruté Nicolas Hulot, en en faisant le numéro 3 dans le gouvernement d’Édouard Philippe, juste derrière le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur. Or, les compétences scientifiques de cet ancien plagiste et moniteur de voile étaient évidemment très limitées : certes, il avait acquis dans le public l’image d’un ardent défenseur de la nature avec ses émissions Ushuaïa Nature sur TF1 qui avaient énormément de succès. Il était, fondamentalement, contre le nucléaire, et il avait déclaré sur Franceinfo, le 21 juin 2018 : « La filière du nucléaire, pardon de le dire, nous mène dans le mur ».

Emmanuel Macron a voulu, très vite, prendre la tête, sur un plan mondial, du combat pour le climat, et on l’a vu lancer le slogan Make Our Planet Great Again ». Aussi, en septembre 2018, le prix de « champion de la Terre » lui a-t-il été décerné, à New York, au titre de l’UNEP (United Nations Environment Programme). Lorsqu’il arriva au pouvoir, en 2017, notre président embrassait donc bien les thèses des écologistes, et on se souvient qu’il avait prévu, en présentant le « Plan de programmation pluriannuel de l’énergie», en novembre 2018, l’arrêt de 14 réacteurs nucléaires d’ici à 2035, dont la centrale de Fessenheim.

Les écologistes les plus en pointe dans les débats proposent un changement de société. La leader écoféministe des Verts, Sandrine Rousseau, que le quotidien britannique The Times a qualifiée de « nouveau Robespierre », est contre la capitalisme. Dans un débat avec Jean-Marc Daniel organisé par L’Express, le 15 décembre dernier, elle a déclaré : « Il n’y a pas de limite à la cupidité, il n’y a pas de limite à la destruction : la société libérale est un système de consommation et on ne peut pas avoir d’écologie dans un système de consommation ». Elle est pour une réduction du temps de travail car « quand on travaille, on émet du CO2 », et elle propose d’en venir à une semaine de 4 jours seulement : la décroissance ne la gêne pas, bien au contraire. Et nos dirigeants se sont laissés contaminer par ces thèses à la mode. Dans l’hebdomadaire Le Point, du 24 juillet 2019, Bruno Le Maire, par exemple, bien qu’issu de la droite, a déclaré : « Le capitalisme ne peut se donner comme seul objectif de générer du profit. Le capitalisme que nous avons connu au XXe siècle est dans une impasse : il a conduit à la destruction des ressources naturelles et à la croissance des inégalités. Son changement est indispensable ».

La mobilisation contre le réchauffement de la Planète

Ce qui est en cause, en matière de lutte pour le climat, ce sont les émissions de gaz à effet de serre (GES) : les experts du GIEC (Groupement des experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat) mettent en cause l’activité des hommes sur la planète depuis le début de l’ère industrielle. Il faut donc à présent s’occuper de les réduire. Il s’agit, principalement, de l’oxyde de carbone, le CO2 : voilà donc toute la planète mobilisée pour que l’on réduise les émissions de CO2, et de toutes parts on s’active. En 1995 s’est tenue à Berlin la première COP (Conférence des parties) pour lutter contre le réchauffement climatique, et chaque année se réunit une COP. Le 15 décembre 2015 s’est tenue à Paris la COP 21 : il y a été conclu, entre toutes les nations, un traité contraignant visant à limiter le réchauffement de la planète à moins de 2 degrés Celsius (et si possible 1,5 degré seulement), par rapport à l’ère préindustrielle. Et les pays ont convenu de présenter, chacun, leur plan d’action (NDC) avant la fin de 2020.

Il faut bien voir que les émissions de CO2 croissent régulièrement dans le monde : elles sont passées de 15,9 milliards de tonnes en 1960, à 30,6 milliards en 2000, et on en serait à présent à 40 milliards. Le problème, c’est que malgré tous les efforts, les émissions de GES ne cessent d’augmenter. Aussi, à la dernière COP qui s’est tenue en Égypte, à Charm el-Cheikh, il a été créé un fonds pour aider les pays émergents à maîtriser leurs émissions de GES : c’est quasiment impossible pour eux car ils ont besoin d’accroître considérablement leur production d’électricité, et ils le font en recourant au charbon ou au gaz. Tous ces pays considèrent que ce sont, dans le passé, les pays occidentaux qui ont pollué la planète, et ils ne veulent donc pas, aujourd’hui, que les nations développées aient la prétention de vouloir les freiner dans leurs projets de développement.

Le problème de la France

La France est un pays dont l’économie est en grande difficulté, et ce depuis de très nombreuses années, aussi les mesures affectant son économie doivent- elles être prises avec d’infinies précautions. Malheureusement, cela n’est pas le cas.
Par ailleurs, on doit admettre qu’il s’agit d’un cas particulier en ce sens que c’est un pays qui est à la fois très désindustrialisé (en fait, le plus désindustrialisé, avec la Grèce, de tous les pays européens), et, aussi, pourvu d’un parc très important de centrales nucléaires et de barrages hydro-électriques, ce qui lui permet de produire une électricité totalement décarbonée, sans que l’on ait donc recours, comme partout ailleurs, à des centrales au gaz ou au charbon. Mais notre pays n’en est pas moins soucieux de respecter les mesures prises à Bruxelles pour satisfaire les exigences des écologistes. En matière de climat, il faut bien voir que les efforts que notre pays peut faire pour réduire ses émissions de CO2 ont, de toutes façons, un effet tout à fait marginal sur l’évolution de la température du globe, vue la part très modeste qui est la nôtre dans les émissions de GES dans le monde, comme le montre le tableau ci-dessous :

Émissions de CO2 en 2022 (En milliards de tonnes)
Chine 11,40
États-Unis 5,10
Inde 2,90
Europe 2,80 (dont France 0,3)
Autres 18,40
Total 40,60

(Source : Global Climat)

La France, avec ses 314,9 millions de tonnes ne représente, au plan mondial, que moins de 1 % du problème des gaz à effet de serre qui polluent la planète, et ce ne sont donc pas les efforts faits à son niveau qui peuvent être de nature à avoir le moindre impact sur le réchauffement du climat. Ce problème, néanmoins, reste curieusement central dans les préoccupations de nos dirigeants.

Nous allons rappeler quelles sont, en France, les sources de CO2, et nous verrons, ensuite, comment les pouvoirs publics procèdent pour les réduire :

Les sources de CO2 en France
Transports 29 %
Résidentiel et tertiaire 20 %
Agriculture 19% (dont élevage 5,4 %)
Industrie 18 %
Transformation énergie 11 % (dont prod. élect : 5,0 %)
Déchets 3 %
Total 100 %

À la lumière de ces différentes données, on pourra apprécier la pertinence des mesures prises par nos gouvernants pour répondre aux oukases des écologistes.

Les mesures sévères imposées par les écologistes à notre économie

Nous rappellerons très brièvement quelles sont les principales dispositions prises par nos gouvernants dans quatre domaines clés de notre économie : l’énergie, l’industrie, les transports, et l’agriculture.

+L’énergie+

Le rapport récent de la Commission d’enquête sur les raisons de la perte de notre souveraineté énergétique est accablant : il parle de « trois décennies d’errements et de décisions prises à l’envers sous la poussée de considérations électoralistes ». Il y a eu la décision de fermeture de Superphénix prise par Lionel Jospin, puis la loi de transition énergétique de 2015 qui limitait à 50 % le nucléaire dans notre mix énergétique : elle résultait d’un accord passé en 2011 entre le PS et EELV. Les écologistes ont ainsi considérablement affaibli notre industrie nucléaire, faisant perdre à la France sa place de leader mondial dans ce domaine, et Emmanuel Macron a fini par comprendre la nécessité de relancer ce secteur d’activité. Néanmoins, les dégâts causés ont été considérables, et il nous faudra plusieurs années pour nous en remettre. Notre président a annoncé à Belfort la construction de six nouveaux EPR à partir de 2027, et EDF va racheter à General Electric les turbines Arabelle qu’Alstom lui avait cédées en 2014.

+L’industrie+

La France a besoin de se réindustrialiser le plus rapidement possible, mais les efforts des pouvoirs publics ne porteront, nous disent-ils, que sur les seules « industries vertes ». Bruno Le Maire a déclaré qu’un projet de loi était en préparation, comportant des dispositions fiscales, réglementaires, et législatives : « Nous engagerons la France dans une réindustrialisation verte rapide » a dit le ministre. On ne peut donc que déplorer que le gouvernement veuille ainsi se limiter aux seules industries « vertes », alors que nous avons besoin de voir se créer, pour redresser l’économie du pays, un peu plus d’un million d’emplois industriels nouveaux, et ce quel que soit le type d’industrie : il s’agit de rattraper notre retard le plus vite possible. Et Emmanuel Macron s’est mis lui-même de la partie : il a réuni à l’Élysée, le 8 novembre dernier, les responsables des sites industriels pour leur demander de diviser par deux leurs émissions de CO2 d’ici à 10 ans, leur promettant de consacrer 10 milliards d’euros à ces actions dans le cadre du plan « France 2030 ». Ce n’est pas là œuvrer pour réindustrialiser rapidement notre pays !

+Le cas particulier de l’industrie automobile+

Il s’agit, là, d’un secteur majeur de notre économie, et il va être mis en péril par les décisions de la Commission européenne, à Bruxelles. Elle a décidé, en effet, que la vente de véhicules thermiques serait interdite en Europe à partir de 2035, ce qui va obliger toute l’industrie européenne de l’automobile à se reconvertir pour passer rapidement à la fabrication de véhicules électriques : il s’agit d’une mutation technique fondamentale où les batteries électriques deviennent l’élément majeur. Or, les Chinois sont maîtres en la matière, et déjà ils dominent le marché mondial, tant pour ce qui est des batteries que des véhicules électriques. Carlos Tavares, le directeur exécutif de Stellantis, s’en inquiète fortement : il a déclaré à propos de la très forte présence des constructeurs Chinois au dernier salon de l’auto, à Paris, en octobre dernier : « L’UE a déroulé le tapis rouge devant les constructeurs chinois. Ils sont des compétiteurs extrêmement difficiles : le combat des dix prochaines années sur le marché européen va être un combat des Européens contre les Chinois. » Et les constructeurs chinois s’organisent effectivement pour pénétrer le marché européen. Carlos Tavares, interrogé par des journalistes du magazine Automobilwoche leur a dit : « Les voitures électriques fabriquées en Europe sont approximativement 40 % plus chères que les modèles comparables produits en Chine. Les clients européens appartenant à la classe moyenne vont donc être de plus en plus nombreux à se tourner vers les modèles chinois ». Le commissaire Thierry Breton, à Bruxelles, prépare la réplique à donner à cette attaque, et l’on attend maintenant les décisions de la Commission européenne : il y aura probablement, à la façon des Américains avec l’IRA de Joe Biden, l’octroi d’un bonus aux acheteurs de véhicules fabriqués en Europe : mais pour compenser le prix d’achat de véhicules made in China, il faudrait des bonus très importants, de l’ordre de 12.000 à 14.000 euros par véhicule, ce qui est impossible vu qu’il s’agit en France d’un marché de 2 millions de voitures par an. Notre industrie automobile est donc réellement menacée par l’arrivée des Chinois.

+L’agriculture+

La Commission européenne, à Bruxelles, vit sous la pression des lobbies écologistes, et ceux-ci luttent contre les cultures d’OGM et contre les produits chimiques (désherbants, pesticides, engrais…) auxquels recourent massivement les agriculteurs dans une agriculture moderne. L’Union européenne a ainsi lancé, en 2019, le Pacte Farm to Fork, un pacte vert pour refonder l’agriculture européenne : il consiste à réduire fortement le recours aux engrais chimiques et aux pesticides de synthèse, et à mettre des terres en jachère. Selon l’Université néerlandaise Wageningen, la baisse moyenne des rendements dans l’agriculture européenne va être de 10 % à 20 %, et le département américain de l’Agriculture s’en réjouit.

La France a imprudemment souscrit à ce pacte, faisant même, ce qui est un comble, des « surtranspositions » des exigences de la Commission européenne. Ainsi, la culture d’OGM à des fins commerciales est-elle interdite en France depuis 2008 : des dérogations ont été obtenues qui décalent ces interdictions d’année en année, mais la France n’a pas cherché à en profiter. Par exemple, pour le maïs MON 810, une variété très résistante aux insectes, l’interdiction est devenue effective en France en 2014, alors que ce n’est pas le cas en Espagne ou au Portugal, ainsi que dans les pays de l’est de l’Europe. Le paradoxe est que la commercialisation à des fins de nourriture humaine ou animale reste autorisée pour un grand nombre d’espèces végétales qui sont importées, bien que produites avec des plants OGM (maïs, soja, colza…)
Pour ce qui est des pesticides, le Roundup de Monsanto (le glyphosate) est interdit pour les particuliers, mais pour les professionnels la mesure a été repoussée d’année en année : finalement, l’interdiction est devenue effective fin 2022, et la France s’y conforme ; l’Allemagne, elle, en a repoussé l’interdiction à fin 2023. Tout récemment est apparue une autre interdiction : celle des néonicotinoïdes qui sont fortement utilisés dans les cultures de betteraves sucrières, et les betteraviers se sont vus contraints, tout récemment, de manifester en bloquant des rues à Paris avec leurs tracteurs ; ils déclarent que leurs rendements vont être divisés par trois, car ils n’ont pas d’alternative.

Toutes ces interdictions affaiblissent donc considérablement la compétitivité de nos agriculteurs face aux États-Unis et aux pays d’Amérique latine.

L’écologie : un nouveau champ éthique

Incontestablement, l’écologie a, aujourd’hui, remporté la bataille des idées.
Certains parlent d’une véritable religion : dans Apocalypse zéro, Michael Shellenberger nous dit : « L’écologie est aujourd’hui la religion laïque dominante des classes éduquées ». Elle a une dimension éthique, interrogeant sur les croisements entre religion, éthique, et politique. Les écologistes nous rappellent que nous n’avons « qu’une seule Terre » et ils construisent des récits apocalyptiques, leur dogme étant que la science et la technologie, livrées à elles-mêmes, mènent le monde à sa perte. Ils s’opposent farouchement à la liberté de l’homme d’exploiter la nature, et de par leur poids électoral ils sont parvenus à imposer leur idéologie au monde politique. Il s’agit d’une idéologie, et, comme c’est le cas pour toutes les idéologies, on est bien plus, alors, dans le domaine des émotions que dans celui de la raison.

Va-t-on pouvoir ramener les écologistes français à la raison ?

Ce que l’on doit reprocher à nos dirigeants, c’est d’appliquer les recettes des écologistes sans que soient prises en compte les conséquences graves qui en découlent, au plan économique, pour notre pays.
Nous avons montré, pour ce qui est de l’industrie, les absurdités auxquelles on est conduit. Les délais pour reconvertir notre industrie automobile à l’électrique sont beaucoup trop courts. Carlos Tavares, dans La Voix du Nord du 24 octobre 2022, nous dit : « Il y a une décision d’interdiction dogmatique de vente en 2035 dont les conséquences sociales sont ingérables ». Il y a, pour nous, un risque incontestable d’envahissement par les constructeurs chinois, tout ceci pour réduire d’ un quatre cent millionième les tonnages de GES émis dans le monde.

Pour ce qui est de l’agriculture, on est face à un paradoxe : la Commission européenne a interdit en 2008 les cultures d’OGM et la France s’y est conformée, sans mot dire. Or, aux États-Unis, pour 90 % des surfaces cultivées les agriculteurs ont recours aux OGM pour les grandes cultures : maïs, coton, soja, colza, etc. et il y a même un saumon OGM qui est vendu maintenant sur les marchés. De même, le Canada, le Brésil, l’Argentine, etc. sont autant de pays où toutes les cultures se font avec des OGM. En Europe, on se veut très prudent avec le progrès technique : mais on n’importe pas moins massivement ces végétaux du continent américain. Quant au Roundup de Monsanto-Bayer, l’agence de protection de l’environnement américaine EPA dit du glyphosate, qui est son élément actif, qu’« il ne présente, probablement, pas de danger pour l’homme » : on laisse donc aux États-Unis les agriculteurs croiser le fer avec la justice. En Europe, cet herbicide est interdit, et la France en prive ses agriculteurs : pourtant, il leur est essentiel. On notera que l’Allemagne en a repoussé l’interdiction à fin 2023.

Les autorités françaises sont très sensibles aux exigences des écologistes, et on sait qu’à Bruxelles aussi ils jouissent d’une très large audience. Dans l’article de La Voix du Nord cité plus haut, Carlos Tavares nous dit : « Il y a une superficialité dans les raisonnements qui est inquiétante ».Quant au ministre italien de la transition écologique, Roberto Cingolani, qui est un physicien, il s’insurge, lui aussi, contre les dispositions trop prudentes prises par Bruxelles, et il nous dit : « La transition écologique doit être durable, sans quoi nous ne mourrons pas de pollution, mais de faim ».

 

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1 commenter

zelectron mai 12, 2023 - 4:35 am

Nos écologistes vont-ils nous livrer pieds et poings liés à nos concurrents ?
Finir de détruire nos structures manufacturières, tel est le but de ces écervelés. Après les exploits destructeurs de la mitterrandie et de ses successeurs dont il Macrone, on peut observer qu’aucun d’entre eux n’a jamais mis ses mains dans le cambouis et encore moins dans la bouse de vache. Les compétences de ces tristes sires s’arrêtent aux discours les plus éculés qui soient, parfois avec des effets de manches et même des trémolos dans la voix, mais ceci ne permet pas de présider à la conduite d’un pays et encore moins de la France.

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