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Militarisme chinois et fin de la pax américana ?

par Bernard Zimmern
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Depuis le réarmement de l’Amérique déclenché par le président Reagan et la chute du mur de Berlin, le monde a vécu dans une paix relative, sans la menace d’une guerre nucléaire ou de révolutions dans la paix mondiale. Pendant cette période, l’Amérique a joué le rôle d’arbitre supranational, intervenant dans les conflits lorsqu’ils prenaient trop d’importance.

Ceci leur a valu de nombreuses accusations, depuis celle d’être l’agent d’un complexe militaro-industriel ou des multinationales américaines du pétrole.
Il est intéressant de rappeler combien la puissance américaine a suscité de réactions, la moindre n’étant pas le livre de JJSS « le défi américain » qui proposait à la France de créer par concentration des entreprises plus grandes et plus puissantes au moment même où l’Amérique voyait la taille de ses entreprises se réduire et découvrait avec la multiplication des PME le pouvoir de la petite entreprise.
Mais cette paix américaine est sur le point de s’effondrer.

Ceci provient non seulement du challenge qu’offre la Russie de Vladimir Poutine, qui n’hésite plus à remettre en cause le principe affirmé par les Nations Unies de la souveraineté des états et s’est donné avec des armements nouveaux dont les missiles S 500 les moyens de remettre en cause l’équilibre nucléaire, mais aussi de l’émergence d’une nouvelle puissance militaire, la Chine, qui a bien l’intention de ne plus respecter le gendarme américain et même de s’affirmer contre lui.

La fin de la pax americana est bien ce qui apparaît à la lecture d’un rapport du Congrès du 19 novembre 2014 de plus de 600 pages de la commission du Congrès américain : la « China Economic and Security Review Commission ».
Il ne s’agit pas seulement d’un déséquilibre économique, la Chine exportant 4 fois plus vers les USA qu’elle n’importe, et des produits manufacturés contre essentiellement des ressources primaires, non transformées, mais d’un déséquilibre sur le plan militaire en faveur de la Chine.

La bellicosité de la Chine est connue : on sait qu’elle prétend englober dans ses eaux territoriales des îlots et des récifs à des milliers de kilomètres de ses provinces les plus méridionales, îlots ou récifs qui sont beaucoup plus proches du Vietnam, du Japon ou des Philippines et revendiqués par ces états.

Pour la dissuasion, la seule puissance qui puisse lui tenir tête est l’Amérique, avec notamment une douzaine de porte-avions ; pour les contrer, les Chinois ont développé un armement asymétrique : des fusées DF-21D balistiques anti-navires Pour le coût d’un porte-avion, les Chinois peuvent déployer plus de 1.000 de ces fusées, de quoi saturer les défenses de ces porte-avions.

La commission estime aussi qu’entre sous-marins et navires de surface, la Chine en disposera dans la Pacifique en 2020, dans 5 ans, d’environ 380 contre 70 pour l’Amérique.

Mais la supériorité chinoise ne sera pas seulement maritime, la Chine a expérimenté avec succès en 2014 des fusées hypersoniques dont la vitesse approche les 15.000 kilomètres par heure, difficiles sinon impossibles à intercepter. Elle a mis également en service des fusées mobiles sur route, à capacité intercontinentale, dotées de 10 têtes nucléaires indépendantes.

Une autre force de l’Amérique est son réseau de satellites et les avantages de communication que ce réseau permet. La commission estime que les Chinois sont maintenant capables de détruire la plupart des satellites américains et donc leur capacité défensive et offensive.

Dans la cyberguerre, l’offensive chinoise n’a pas diminué mais aurait encore augmenté avec un espionnage industriel toujours croissant. Celui-ci serait facilité par la présence d’étudiants chinois dans les universités, dont il est difficile de savoir s’ils sont là pour s’instruire ou espionner ou les deux. L’Amérique est un pays ouvert et de ce fait en très net désavantage par rapport à la Chine où les moyens de contrôle d’internet ont été décuplés dans les dernières années.

Tout ce formidable développement militaire est servi par une population énorme de chercheurs sortis des universités chinoises alors que l’on sait – c’est une remarque personnelle et non sortie de ce rapport – qu’aux USA, les jeunes américains se tournent plus vers les sciences molles, philosophie, sociologie, etc. que vers les sciences dures nécessaires pour concevoir, dessiner et réaliser des armements de pointe.

 

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