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Micro et macroéconomie

par Jean-Jacques Perquel
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La microéconomie est l’étude des comportements individuels des agents économiques. On étudie ainsi comment se comporte un consommateur, un chef d’entreprise, un retraité, par exemple si l’individu a un comportement logique ou moutonnier. Ainsi, on regardera l’influence de la publicité, de l’entraînement politique, etc. On a pensé qu’il était intéressant d’agréger les différents secteurs de la population puis de tirer des conclusions qui permettent aux organismes d’autorité de prendre des décisions pour améliorer la situation économique locale (état du réseau routier), nationale (fixation de l’âge de la retraite) ou mondiale (décisions concernant le climat à la suite des différentes COP), l’étude globale d’agrégats (consommation, production, emploi). Cette étude forme la macroéconomie.

Ainsi, les Marchés peuvent être analysés de deux façons, en tant qu’investisseurs et/ou chefs d’entreprises (microéconomie) ou du point de vue de leur comportement global face à la conjoncture (macroéconomie). Exemple : l’analyse graphique.

Le seul problème est qu’il n’y a pas homogénéité entre le comportement des particuliers et leur masse. Cela rappelle le problème des « individus » et des « foules ». À titre d’exemple, on peut citer le cas d’intellectuels cambodgiens souvent formés dans des universités françaises qui ont suivi Pol Pot dans son atroce comportement. Pour bien comprendre cette dichotomie, il faut approfondir les deux notions et essayer de comprendre leur relation.

I. la microéconomie :

C’est l’analyse des cas individuels. Les médias se sont spécialisés dans la révélation de situations pénibles pour des raisons financières, médicales, etc. en laissant à ses lecteurs et/ou auditeurs le soin de généraliser les situations souvent dramatiques qui sont exposées.
Le comportement des entreprises (privées et publiques) s’inscrit de la même façon dans la microéconomie. Pour essayer de faire passer les entreprises dans le système macro, on cherche à imposer une structure juridique similaire à toutes les entreprises : la comptabilité. Dans ce domaine l’évolution a été très forte, passant d’un mode d’analyse microéconomique (le Plan comptable général) à un système international (les IFRS) qui devrait faciliter l’analyse macroéconomique internationale.

Le Plan comptable général avait pour but de répondre aux besoins des créanciers dans un pays où le financement des investissements se fait en grande partie par endettement, en le renseignant du risque qu’il court. Le type de comptabilité dépendait de la nature de l’entreprise (sociétés financières, industrielles).
La comptabilité est passée d’un Plan comptable rigide mais assez simple qui avait peu évolué depuis Napoléon, à un système « évolutif » (les IFRS). Celui-ci veut être comprehensive, c’est-à-dire couvrir toutes les « situations généralisables ». Cette comptabilité est basée sur l’idée de définir la valeur d’une société. Bien plus, on surajoute à cette analyse déjà très lourde un système déclaratif de « normes extra-comptables » pour surveiller les entreprises dans le contexte de la « lutte climatologique », en déplaçant la comptabilité de la défense des shareholders (actionnaires ) à celle des stakeholders (personnes intéressées aux résultats de l’entreprise : actionnaires, employés, clients). Cette réforme tend à revenir à une individualisation des comptabilités alors que le but des IFRS était au contraire de normaliser les analyses en les rendant si possible compatibles avec le système comptable américain le « GAAP ».
Au total, on voit que les économistes incitent à l’unification des informations pour pouvoir profiter de l’agrégation de ces données qui seules permettent la prise de décision. Aussi, il faut analyser la macroéconomie.

II. La macroéconomie

C’est l’ensemble des agrégats réunissant des analyses individuelles. La macroéconomie se présente sous forme de tableaux. Exemple : l’ensemble des individus ayant tel niveau de revenu (où se détachent les 0,1 % de milliardaires et les 12% de pauvres). Elle est également présentée sous forme de graphiques ou de courbes. Celle de « GINI » montre que la redistribution importante fait de la France un des pays les moins « asociaux » au monde.
On a créé des quantités d’indices (prix, bourses, types de familles, etc). Bien plus, on peut choisir des présentations qui donnent une image politiquement utile. Ainsi, le Parti communiste avait créé après la guerre son propre indice des prix en utilisant les données collectées par l’INSEE, mais en prenant comme « panier » de prix celui d’un ouvrier pauvre vivant en banlieue et achetant essentiellement des produits alimentaires qui subissaient à cette époque une forte inflation. Il s’agissait bien entendu de réclamer des hausses de salaires. Malheureusement, la fin des tickets d’alimentation et un certain ralentissement économique devait entraîner un effondrement des prix agricoles… et l’indice communiste a été oublié.
On voit ainsi que les liaisons entre la micro et la macroéconomie ne sont pas bonnes. Prenons comme exemple les malheurs des écologistes.

III. Les relations entre les deux approches de l’analyse économique

Appelons « M » ce qui relève de la macroéconomie et « m » ce qui dépend de la microéconomie.
1) L’énergie est utile et en particulier l’énergie atomique parce que les autres formes d’énergie décarbonnée seront insuffisantes (M) ; mais au nom de l’écologie, personne ne veut de centrale atomique près de chez lui (souvenir de Tchernobyl) (m).
2) Les éoliennes sur terre et surtout en mer sont une solution partielle au problème énergétique (M) mais beaucoup d’agriculteurs écologistes se plaignent du bruit et du danger cancérigène de ces appareils tandis que les marins ont peur qu’ils effraient les poissons (m).

3) Les cellules photovoltaïques sont une excellente solution (M) mais les agriculteurs écologistes s’y opposent. On voit que les deux approches s’opposent au nom de la réduction des terres cultivables (m).
Aussi malgré les injonctions de Bruxelles continue-t-on à brûler du charbon et même de la tourbe (Allemagne et Pologne) et aux États-Unis à rouvrir des dépôts de pétrole de schiste.

Conclusion

On voit ainsi que les deux approches de l’économie ne sont pas parfaitement conciliables. L’approche « micro » se veut ordonnée de façon rigide, quel que soit le mode comptable et ce malgré de grosses bavures (Madoff qui tenait une comptabilité d’autant plus précise qu’elle était imaginaire ou Sam Bankman-Fried dont la comptabilité bien tenue ne l’empêchait pas d’utiliser les fonds gérés pour son utilité personnelle). Cette notion d’ordre permet de donner à la microéconomie une allure politiquement droitière.

La macro présente en fait deux particularités qui la différencie de la micro :

a) Une erreur de calcul dans un bilan peut être catastrophique. Un mauvais jugement statistique permet seulement les sourires de vos concurrents.

b) La micro permet d’obtenir parfois des résultats stupéfiants. Un jour, Alfred Sauvy a demandé à de jeunes cadres de l’INED pourquoi entre deux recensements le nombre d’habitations construites à Paris avant la Première Guerre mondiale avait augmenté [[Ce problème a été résolu par l’INED qui a découvert le « théorème des concierges ». Sachant que le renseignement sur l’âge d’un immeuble est obtenu auprès des concierges on est arrivé à la conclusion « qu’un immeuble vieillissait d’autant plus vite que la concierge y était plus récente ».]].

Ce côté imprécis des analyses statistiques (qui dépendent du choix des données) est favorisé par les politiques de gauche. Cela explique que dans les lycées on développe en cours d’économie l’approche macroéconomique et que l’on néglige l’autre approche.
Au total, on devrait privilégier la microéconomie en essayant d’éviter les « bavures » et développer la macroéconomie en analysant de très près les données sur lesquelles on va raisonner.

 

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1 commenter

Guyot-Sionnest avril 21, 2023 - 11:59 am

Article intéressant sauf dans la formulation des exemples
« C’est la perte d’intégrité scientifique qui est alarmante, pas le climat. »

L’auteur est semble-t-il immergé dans les doxas dominantes .
1/. les éoliennes sur terre et sur mer sont des machines industrielles pour capter des énergies intermittentes et aléatoires. Elles ne font économiser que le combustible des nécessaires centrales principales pilotables. Ce qui ne gagne rien en France sur le combustible nucléaire mais permet aux allemands d’avoir de l’électricité pas chère (effondrement du prix de marché quand ya du vent en Europe) pour économiser du gaz.
2/. les populations pour les éoliennes sont les bobos des villes qui les préfèrent aux centrales nucléaires alors que ni les unes ni les autres ne seront implantées en ville mais qui acceptent que 80% de leur électricité soit nucléaire plutôt que d’en manquer , notamment quand ya pas de vent.
3/. Les populations vivant autour des centrales nucléaires sont , actuellement, majoritairement pour leurs maintiens et la construction des EPR sur les sites existants judicieusement assez grands depuis l’origine du plan Mesmer. Voir et écouter les habitants autour de Fessenheim ou de Penly… Le nucléaire c’est des emplois de haut niveau dans les territoires!
4/. les habitants autour des zones imposées par le gouvernement pour y mettre des éoliennes sont majoritairement contre mais l’état passe en force au profit de sociétés dont il garantit une rentabilité hors norme grace au prix d’achat double du prix nucléaire et à la priorité d’injection sur réseau qui fait tomber les prix pour les autres fournisseurs.

La dialectique micro-Macro ne suffit pas pour expliquer les faiblesses et manques de rigueur des « pouvoirs » étatiques.
comme cité par Steven Koonin ou Christian Gérondeau
« C’est la perte d’intégrité scientifique qui est alarmante, pas le climat. » ni la difficulté de trouver des consensus hors idéologies et croyances fausses.

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