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Les riches vont-ils faire comme les Catalans ?

par Yves Buchsenschutz
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Dans le cadre des débats sur la transformation de l’ISF ressurgit la volonté de beaucoup de taxer les riches et les signes extérieurs de richesse. Mais n’a-t-on pas besoin des riches ?

Ces derniers jours, la machine est repartie : la transformation de l’ISF est de nouveau remise en cause dans le cadre des sacro-saintes inégalités et de la défense des pauvres. La suppression totale aurait au contraire été plus logique, car on ne voit pas très bien en quoi l’immobilier est moins industriel que la fabrication de voitures ou la possession d’actions de Carrefour ou de Safran ou d’une start-up en création. Ce débat sur l’ISF est pourtant symptomatique de la France, car cet impôt est tout un symbole : symbole de justice sociale pour les pauvres, symbole anti riches et anti-argent pour les riches. Même s’il rapporte très peu à l’État (4 milliards en 2016), il a un impact psychologique extrêmement fort sur les investisseurs potentiels. Or, ceux-ci sont indispensables.

Les investisseurs sont nécessaires au redressement du pays, c’est pourquoi il faut leur redonner confiance

Le président Macron – comme avant lui le candidat Fillon – a semblé avoir compris que notre pays avait des législations, en particulier fiscales, non seulement tatillonnes mais en plus confiscatoires et anti-compétitives. Par rapport aux pays voisins il a donc inventé l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui semblait pouvoir résoudre une partie du problème de la confiance des investisseurs qui ont été, sont, et seront toujours parmi les acteurs principaux d’un éventuel renouveau des entreprises françaises, seules capables de créer massivement des emplois pour les chômeurs. Ce sont particulièrement les entreprises nouvelles et parmi elles, celles à forte croissance, qui ont ce potentiel. À ce stade, il est peut-être bon de faire remarquer que les investisseurs potentiels ne peuvent être que les riches. Cela tombe sous le sens, mais pour investir dans des jeunes pousses, il faut avoir de l’argent… et pouvoir le perdre, toutes choses impossibles ou déraisonnables pour une personne ayant peu de moyens.

Les Français et l’argent…

SI l’on veut relancer la croissance en France, il faudrait que les Français, et en particulier les leaders politiques, règlent une bonne fois pour toutes leur complexe avec la fortune. Rentré comme simple cadre dans la vie professionnelle, j’ai monté les échelons comme beaucoup d’autres, m’occupant à vrai dire surtout de mon job, de ma carrière et bien sûr de ma rémunération. Un beau jour je me suis trouvé redevable de l’ISF. Première réaction, vérifier les calculs. Confirmation. Question : est-ce un bien ? Ou un mal ? À la réflexion, j’ai compris que j’allais payer encore plus d’impôts, pas très agréable ; mais que d’un autre côté j’étais devenu riche et que cela était plutôt une bonne nouvelle.

Il est probable qu’aujourd’hui l’ascenseur social fonctionne un peu moins bien qu’au début des années 70, plombé par un chômage endémique, des prélèvements obligatoires faramineux et une conjoncture économique qui reste globalement morose. Mais cela ne change pas la solution à appliquer : repenser une fiscalité et des normes qui permettent à tous, d’où qu’ils partent, de créer leur entreprise, de croitre et de s’enrichir.

Combien de temps faudra-t-il à mes concitoyens, les Français, pour comprendre qu’il vaut mieux tenter de devenir riche soi-même plutôt que de s’échiner à rendre les autres pauvres ? Ce comportement procède souvent d’un sentiment d’injustice mais parfois aussi uniquement de l’envie, voire tout simplement de la jalousie. Dans les faits, surtout, ce positionnement poussé à l’extrême n’est que moyennement efficace car les riches finissent par trouver, même au prix de difficultés, des solutions pour ne pas être complètement spoliés. Tous les peuples développés de la terre ont à peu près compris cela, pourquoi pas le peuple français ? Il est probable au demeurant qu’il soit au bout du compte moins fatiguant et plus efficace d’essayer de devenir riche par soi-même plutôt que de tenter de remuer la masse des pauvres pour faire jouer la règle de la majorité en sa faveur. Il ne faut pas oublier en outre que la richesse et la pauvreté ne sont pas des valeurs absolues : ce ne sont que des notions relatives et liées l’une à l’autre. Ici, les décisions sont donc prises en fonction d’opinions, pas de faits.

On en arrive à ce paradoxe qu’à ce jour, les 50% plus pauvres décident de ce que l’on fera de l’argent commun par la règle de la majorité, alors qu’il est, mandature après mandature, de plus en plus payé par les 50% plus riches.

Lassés de cette situation, les riches pourraient aujourd’hui envisager trois types de solutions :

La première, déjà bien engagée, est leur fuite sous des cieux plus cléments (artistes, sportifs et industriels sont depuis longtemps déjà partis en Suisse ou en Belgique (plus de 10 000 expatriés « fiscaux » avec un patrimoine moyen de 3,5 millions d’euros)) ; il y aurait aujourd’hui 300.000 Français à Londres, 50.000 Français possédant une richesse moyenne au Portugal, et entre 40.000 et 80.000 au Maroc… Ceci sans compter les jeunes qui vont créer leur entreprise à l’étranger. Tous les motifs sont bons : fiscalité, qualité de vie, facilité d’entreprendre, etc. Même phénomène pour les entreprises : Alstom, Lafarge, Technip… Les entreprises se marient, mais à l’étranger, et les Français pleurent les centres de décisions et les emplois partis.

La deuxième solution serait de donner un poids de vote proportionnel au montant d’impôt payé (l’ancien suffrage censitaire). Avec ce système il est évident que chaque gouvernement n’ajouterait plus une couche de punition à l’encontre des riches à la sortie des élections sans supprimer la précédente.

La troisième, très à la mode, est de faire sécession. Je m’explique : l’Irlande s’est divisée en deux, les Balkans en quatre ou six, le Royaume-Uni a choisi le Brexit – et l’on ne sait pas très bien où va atterrir l’Écosse -, la Catalogne demande l’indépendance. Les riches de France pourraient demander la création d’une nouvelle province indépendante à statut original : nous connaissons déjà son nom « Fortunes de France ». Il reste à lui trouver une localisation, peut-être les arrondissements et quelques communes sélectionnées de l’Ouest parisien. Gageons qu’un référendum y donnerait des résultats proches de la Catalogne !

 

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1 commenter

zelectron octobre 11, 2017 - 7:46 pm

Les riches vont-ils faire comme les Catalans ?
Point n’est besoin d’être riche, le simple rêve de le devenir signifie, signifiera en France travailler pour le roi de Prusse, pour des prunes, des cacahuètes, pour des nèfles, . . . ou Bercy . . .

– tuer l’espoir, c’est bien la spécialité du marxisme.

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