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Les Français sont-ils de vrais entrepreneurs ?

par admin
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Une étude récente de l’institut de sondage OpinionWay pour l’Union des auto-entrepreneurs montre que les Français expriment plus que jamais leurs intentions d’entreprendre mais souhaitent avoir les mêmes droits que les salariés …

Les conclusions de l’étude confirment nos observations faites à partir des statistiques officielles sur le nombre de créations d’entreprises anormalement élevé en France. Alors que l’Insee constate fièrement plus de 550.000 entreprises créées par an en France, – niveau record par rapport à d’autres pays européens, – 95% d’entre elles ne comportent pas de salariés, car elles sont majoritairement créées pour des raisons fiscales ou en complément de salaire.

Or, l’étude d’OpinionWay confirme qu’un Français sur quatre serait prêt à se lancer à son compte, c’est-à-dire créer ou reprendre une entreprise. Ce chiffre est encore plus élevé pour les jeunes de 18-24 ans, dont pratiquement la moitié déclare vouloir créer leur société.

Mais cette même étude met en avant une autre particularité de création d’entreprises à la française. Plus de 8 futurs entrepreneurs sur 10 aimeraient avoir les mêmes droits et garanties que les salariés du secteur privé. Autrement dit, ils souhaitent découvrir la liberté d’entreprendre sans prendre les risques qui vont avec.

C’est là que nous avons un vrai problème en France. Les médias nous laissent croire que le bilan de la création d’entreprises s’améliore chaque année et que le nombre de créations progresse à vitesse positive, alors que les vraies créations, celles ayant enregistré au moins un salarié, restent ridiculement faibles depuis au moins 30 ans. Entre 20.000 et 25.000 entreprises employeuses créées par an, ceci est la réalité de la création d’entreprises en France, ignorée par le grand public.

Comme le sous-entend l’étude d’OpinionWay, les Français ne sont pas prêts à prendre les risques d’investir leur propre argent et de tout perdre si leur idée ne marche pas et l’entreprise n’arrive pas à survivre (ce qui arrive inévitablement à une grande majorité d’entreprises partout dans le monde), et préfèrent donc avoir un emploi garanti par ailleurs. On peut difficilement les décrire comme étant de vrais entrepreneurs qui vont relancer l’emploi en France, mais plutôt des amateurs car, comme le confirment plusieurs sources, la création de son entreprise devient une activité à la mode. Comme exemple, le statut d’auto-entrepreneur a été récemment modifié pour justement permettre à des salariés de prendre des congés prolongés pour création d’entreprise.

Pour rappel, selon les données de l’Insee, seulement la moitié des entreprises survivent cinq ans après leur création. Ce chiffre est fortement corrélé avec le profil du créateur (son âge, expérience), mais surtout avec les capitaux de départ, qui restent particulièrement bas en France.

Ceci nous amène à nous poser la question : si les Français ne veulent pas prendre de risque, n’est-ce pas aussi parce que la prise de risque, à travers la fiscalité, et la condamnation implicite de l’enrichissement, n’est pas récompensée ?

 

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