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Le poids des think tanks en France

par Bernard Zimmern
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Les think tanks sont l’une des formes importantes de la philanthropie qui a commencé son essor dans les pays anglo-saxons vers les années 60.
Pourquoi importantes ? Parce que, comme nous allons l’expliquer, les TT sont le seul anti-virus que les démocraties aient développé contre le virus du marché politique et l’expansion indéfinie de l’État et des impôts.

Pourquoi philanthropie ? Parce que les TT américaines sont pratiquement toutes classées dans les organisations cataloguées par l’IRS, la DGI américaine, comme 501©3, et que les dons qui leur sont adressés et qui sont leur quasi unique source de revenus, sont déductibles des revenus des donateurs pour le calcul de l’impôt sur le revenu.
De même pour les TT britanniques qui, pour la plupart, sont déclarées à la Charity Commission et font aussi bénéficier leurs donateurs de déductions du revenu pour le calcul de l’impôt.

Il nous a paru intéressant de comparer l’importance prise par les think tanks à Londres et à Paris.

LE ROLE DES THINK TANKS DANS UNE DEMOCRATIE

Les TT jouent un rôle important dans la société en évitant, lorsqu’elles sont assez influentes et assez nombreuses, les débordements des étatistes et en limitant le jeu du marché politique.
On rappelle en effet que, comme montré par le prix Nobel James BUCHANAN, il existe dans nos sociétés démocratiques un véritable virus qui les détruit. C’est l’asymétrie qui fait que quelques personnes peuvent s’approprier des sommes considérables légalement, et pas comme fraudeurs à l’impôt, en prélevant dans la poche de chaque contribuable par l’impôt ou les prélèvements sociaux, quelques euros pour défendre une cause quelconque, soi-disant d’intérêt général.

Nous en avons tous les jours un nouvel exemple, que ce soit la création de la Banque Publique d’Investissement censée lutter contre le chômage, l’obligation de portes dans les ascenseurs, AII et le lancement d’un projet Quaero pour concurrencer Google, etc.

Pour les quelques euros qu’il pourrait sauver s’il montrait la vanité du prétexte invoqué, le contribuable ne peut justifier les dizaines ou centaines d’heures de recherche nécessaires à en faire les preuves.

Mais pour les étatistes, il y a beaucoup d’argent à la clé, car avec plus de 25 millions de foyers taxables, les sommes qu’ils peuvent collecter sont considérables.
Et, à la différence des fraudes fiscales ou sociales,ces fraudes politiques sont légales et n’entraînent aucune sanction.
Ces campagnes pour tondre les citoyens de quelques euros sont généralement menées par un homme politique, un ou des journalistes et un fonctionnaire : l’homme politique fait parler de lui en dénonçant un défaut flagrant de notre société, le média accroît son lectorat et le fonctionnaire y trouve l’occasion rêvée d’étendre le budget dont il est responsable, donc son pouvoir et son petit empire.
Les exemples de tels détournements légaux de l’argent public abondent.

UN EXEMPLE : LE CNAC

Olivia Millioz et l’iFRAP avaient défrayé en leur temps la chronique, en dénonçant le Conseil National de l’Art Culinaire, CNAC, créé sous Jack Lang. Un prétexte noble : défendre le goût français et conserver les archives des recettes régionales. 10 millions de francs consommés pour cette tâche ambitieuse. Mais il a fallu à Olivia un an de recherche patiente pour montrer que ces 10 millions de francs servaient essentiellement à financer des gueuletons pour hommes politiques, le bureau du président dans le Marais, sa voiture avec chauffeur, et lui verser un complément de salaire. Le résultat : fermeture du CNAC.

Le rôle des think tanks est exactement celui qu’aucun autre organisme ne tient dans une démocratie, arrêter le développement du virus du marché politique en cassant l’asymétrie et en demandant à plusieurs milliers de contribuables de se coaliser pour payer des recherches, enquêtes et campagnes qui ne se justifient pas pour un individu isolé.

Mais pour les milliers de CNAC qui se sont développés sous diverses formes dans notre société française, combien d’iFRAP faudrait-il ?

Le nombre et le poids des TT est donc très important pour comprendre l’état d’une démocratie, comprendre pourquoi un État est hypocondre, pourquoi il est nécessaire d’y dégraisser le mammouth et pourquoi d’autres États n’ont pas à procéder à ces chirurgies parce que les think tanks y opèrent librement depuis longtemps.

Donnons tout de suite la conclusion de notre enquête qui est qu’en France, nous n’avons pas 70 personnes travaillant dans une think tank alors qu’ils sont 400 à Londres et de l’ordre de 2.000 à Washington.
Des chiffres inversement proportionnels aux prélèvements obligatoires et proportionnels au taux de croissance…

 

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2 commentaires

Pierrette François juin 3, 2013 - 6:48 pm

Le poids des think tanks en France
Illustrant ce que vous dénoncez, la CTA (contribution tarifaire d’acheminement) sur nos factures EDF font bien partie de cette sorte de virus. Quelques euros par personne, ce serait ridicule de s’en plaindre ; c’est pour une bonne cause M’ieurs Dames, contribuer au paiement des retraites des agents EDF !
On l’a prétendue Indolore, mais cette CTA va augmenter. Jusqu’à quel niveau pourra-t-on la considérer comme indolore ?
L’article suivant traite de cette question : http://www.ifrap.org/Retraites-EDF-GDF-les-clients-vont-encore-plus-payer,13381.html?var_mode=calcul

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yves buchsenschutz juin 4, 2013 - 9:21 am

Le poids des think tanks en France
Pourriez-vous diffuser les résultats détaillés de l’enquête : définition des TT, liste(s), catégorisation ? etc ….. Cela compléterait bien votre article très clair. Merci d’avance.

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