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Le coût des petits boulots : l’exemple du micro-crédit à la française et l’ADIE

Pour un micro-crédit de 3.000 euros
Comparaison France (ADIE) / Bangladesh (Grameen Bank)

L’une des grandes tromperies publiques est la dissimulation du coût réel des petits boulots. Distribuer quelques milliers d’euros à des chômeurs pour les aider à se créer un petit commerce ou une petite activité artisanale est apparemment digne d’éloges car c’est faire preuve d’esprit social, mais il faut aller un peu plus loin que l’imagerie d’Épinal et regarder vraiment ce qui s’y passe.

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Et ce qui s’y passe pose de grandes interrogations. Déjà dans un rapport de 2000, l’iFRAP montrait que l’ADIE, prétendant s’inspirer du micro-crédit de Mohamud Yunus de la Grameen Bank au Bangladesh, n’avait pas grand-chose à voir avec son modèle et s’avérait en fait une formidable machine à extraire des subventions des organismes publics et particulièrement de la Caisse des Dépôts avec des résultats que les chiffres ci-après caractérisent.

Ayant par hasard reçu pour 2005 les comptes de l’ADIE (Association pour le droit à l’Initiative Économique), l’organisme le plus représentatif du micro-crédit en France, quelle ne fut pas notre extrême surprise de découvrir que les prêts distribués par l’ADIE, environ 15 millions – même pas distribués par elle mais encouragés par elle car ce sont en fait les banques qui prêtent - représentaient 16,5 millions de dépenses de fonctionnement, dont 9,5 millions de dépenses de personnel, presque entièrement couverts par des subventions publiques, essentiellement via la Caisse des Dépôts.
M’en étant ouvert au responsable de l’Assemblée nationale qui supervisait à l’époque la Caisse des Dépôts et Consignations, quelle ne fut pas mon étonnement de me voir répondre qu’il fallait bien subventionner les chômeurs et que donc subventionner l’ADIE, même avec ces taux, n’avait rien d’anormal. Faut-il souligner qu’il s’agissait d’un élu de la droite.

Il ne s’agissait pas d’une double aberration car un rapport de près de 200 pages de l’Inspection des finances de l’année 2009 mentionnait bien que pour que l’ADIE couvre ses coûts, il lui faudrait pratiquer un taux d’intérêt de 32% ; et qu’elle couvrait à peine 30% de ses charges en 2008.
Pour avoir vu à la télévision vanter l’ADIE avec un petit artisanat de soutiens-gorge créé dans les combles d’une tour et le bureau du conseiller qui était filmé sans vergogne et qui avait accordé le prêt de quelques milliers d’euros, une partie de ce déficit s’expliquait.

Ce que les médias ont rarement dénoncé c’est que le modèle de l’ADIE n’avait pas grand-chose à voir avec le modèle du micro-crédit, la Grameen Bank, qui elle s’est développée sans crédit public et simplement en se faisant rembourser par les emprunteurs.
Mais le micro-crédit est-il la formule dans un pays développé, en sachant qu’aucun pays européen n’est parvenu à mettre en place un micro-crédit à l’équilibre ?

Certes, le rapport de l’Inspection des finances de 2009 de près de 200 pages, conclut que le mécanisme de l’ADIE coûte moins cher que le RSA[1] et qu’en 3 ans, la mise de départ est remboursée pour l’État. Mais à une condition, c’est de supposer que l’alternative, c’est de laisser un chômeur au RSA.

Il est vrai que dans le développement d’une économie de misère, l’ADIE comme les autres programmes publics sont peut-être moins coûtants pour la collectivité.
Mais pourquoi n’envisager qu’une économie de la misère et pas de vraies entreprises et de vrais emplois ?

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