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Le SMIC européen ?

par Gérard Dosogne
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Nos amis technocrates de Bruxelles aimeraient imposer un SMIC « universel » à tous les pays de l’UE, dénonçant d’un même élan ceux qui sont trop haut (le Luxembourg avec 2.071€/mois) car cela crée des tensions envieuses avec les autres pays moins généreux, et donc c’est un facteur d’inégalité inacceptable, et ceux qui seraient trop bas comme la Bulgarie, à 300€, qui nous donneraient mauvaise conscience.

L’enfer étant pavé de bonnes intentions boboistes, posons-nous la question de savoir quel impact aurait une augmentation du SMIC importante dans les pays à SMIC faible aujourd’hui, ou l’imposition d’un SMIC à certains pays de l’est de l’Europe qui n’en ont pas. Réponse : une hausse du chômage, surtout des jeunes peu ou pas diplômés / formés (et donc une hausse de la pauvreté), un déclin de la compétitivité de ces pays (ce qui ferait sans doute plaisir aux pays de l’ouest de l’Europe) et donc une baisse de la richesse nationale ou du moins un frein à leur croissance et l’impossibilité de rattraper les pays de l’ouest.

Il y a aussi des pays très développés en Europe qui ont des SMIC par branche, négociés entre syndicats et patronat, et tiennent à leur indépendance, en refusant une universalité destructrice ! Enfin, il y a la Suisse dont le peuple a montré sa maturité économique et sociale en refusant il y a peu, par votation (référendum), l’instauration d’un SMIC universel à 3.500FS (3.200 €). Le plus remarquable dans ce vote c’est la position de nombreux travailleurs payés sous cette proposition de SMIC. Par exemple, dans la restauration, les serveurs sont payés autour de 3.000FS /mois et ont craint que le patron ne soit obligé de réduire le personnel et donc de les licencier suite à cette augmentation brutale.

Dans une conférence célèbre, Milton Friedman démontrait que le salaire minimum universel créait le chômage des jeunes non diplômés, ou empêchait les jeunes étudiants de se financer en acceptant des « petits boulots » dont la valeur ajoutée serait inférieure au salaire du poste. Nos bonnes âmes, qui sont des cancres en économie, ne comprennent pas ce raisonnement qu’ils rejettent car « libéral », mais en ligne avec la réalité.

Au moins, acceptons en France, comme c’est le cas dans d’autres pays de l’UE, un SMIC différencié suivant l’âge ! 70% jusqu’à 18 ans, 80% jusqu’à 20 ans et 100% au-dessus. Et pourquoi pas un SMIC régional évoqué par certains, mais que je pense pernicieux car creusant encore plus les inégalités entre régions, et rendant les régions défavorisées encore moins attractives… Encore plus de jeunes se rueront vers les grandes villes et les tensions (et prix) sur les logements ne seront qu’exacerbés.

Alors, quelles comparaisons avec la retraite par point et répartition « universelle » ? Quand la technocratie, souvent aveugle, veut toucher à des systèmes bien établis on arrive à ne produire que des mécontents… Et l’on attend les études d’impact sur le coût de cette retraite universelle proposée par le gouvernement (qui n’a plus d’universel que le nom).

Mais ils font le bonheur des gens, même contre leur gré ! Le technocrate étatique en est le spécialiste diplômé.

 

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