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La principale priorité du quinquennat Macron, oubliée des programmes

par Bernard Zimmern
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Les médias sont remplis des conseils au nouveau gouvernement sur les réformes à accomplir pendant le quinquennat. On y trouve une collection de ce que l’on pourrait appeler des lieux communs des réformes indispensables comme de revenir à l’équilibre budgétaire, la réforme du code du travail par la suppression de la cause réelle et sérieuse dans la contestation des licenciements, ou l’exigence de la sécurité contre le terrorisme.
Mais à aucun moment, il n’est question d’effectuer la réforme la plus fondamentale car elle conditionne toutes les autres, celle consistant à multiplier par deux ou par trois les créations d’entreprises naissant avec des salariés.

Il est bien sûr partout question de rendre la France plus entrepreneuriale mais personne à notre connaissance n’a souligné que l’emploi et la croissance de notre économie dépendent d’une augmentation considérable des créations d’entreprises avec salariés. Tout le monde a l’air de se satisfaire de voir le président la République inaugurer dans la halle Freyssinet un énorme incubateur financé par Xavier Niel. Personne ne semble avoir remarqué que deux des investisseurs les plus importants, Xavier Niel et Marc Simoncini, ont tiré leur fortune du Minitel rose et de Meetic, une exploitation de la sexualité très franchouillarde ; mais que surtout ce ne sont pas des business Angels sur lesquels nous pouvons espérer créer des Silicon Valley. Nous avons en effet besoin, non pas de fonds ou de grandes fortunes individuelles investissant dans des dizaines de start-up mais d’un grand nombre de business Angels investissant chacun dans une à trois start-up et leur apportant, outre l’argent, leur expérience managériale et leurs réseaux ; nous avons besoin de 4.000 business Angels investissant chacun chaque année en moyenne 1 million d’euros pour créer 200.000 emplois supplémentaires.[[1 emploi nécessite en moyenne 20.000 € de capital investi.]]

Les économistes professionnels, et l’INSEE, n’ont pas fait comprendre à nos dirigeants que les entreprises existantes au total ne créent pas d’emplois mais en perdent, par un processus déjà décrit par Schumpeter, et que si l’emploi se développe dans des pays comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, c’est que les emplois créés par les entreprises nouvelles excèdent largement les destructions d’emplois des entreprises existantes. Dans les économies dynamiques, leur rajeunissement découle de la destruction de plus de 10% des emplois existants chaque année, ce qui pour la France, exigerait la disparition d’environ 190.000 emplois. Nous en sommes loin avec des disparitions inférieures à 100.000. Rendre à notre économie son dynamisme, c’est parvenir à ce que nous créions au moins 200.000 emplois par an dans les entreprises nouvelles pour couvrir ces disparitions et créer un solde.

Nous en sommes loin avec seulement 25.000 entreprises naissant avec des salariés et créant 90.000 emplois là où les Britanniques sont à 200.000 et 500.000 et les Allemands à 70.000 et 200.000.

C’est le gouffre entre nos performances et les performances des pays qui ont vaincu le chômage, que nous cachent les fonctionnaires de l’INSEE (une division de Bercy) en nous vantant les performances de la France en nombre de créations d’entreprises, en omettant de dire que la plupart des 600.000 entreprises créées chaque année sont des zombies, car seulement 25.000 ont un salarié.

Mais en ignorant ce gouffre, nous ignorons aussi que la tarte à la crème des réformes, la réduction du déficit public, ne peut se réaliser sans modifier l’éco système des créations d’entreprise.

Avec plus de 100.000 emplois de retard sur les Britanniques ou les Allemands chaque année depuis 1981, il nous manque 5 à 7 millions d’emplois marchands qui auraient été créés si nous avions cet éco système, et qui auraient accru notre PIB et nos recettes publiques d’un tiers, 300 milliards €, plus que largement de quoi combler le déficit budgétaire. Continuer à vivre avec ce gouffre, c’est perdre infiniment plus que toutes les fuites budgétaires que l’on peut espérer traquer. Et c’est pourquoi accroître de 200.000 le nombre des emplois créés par les entreprises nouvelles chaque année devrait être la principale priorité du gouvernement Macron.

Ceci implique de créer un éco système qui crée beaucoup plus de start-up et des start-up financées par des Business Angels ayant un bien meilleur flair dans le choix des jeunes pousses que les organismes étatiques mis en place en France.

En France, de l’ordre de 80% des fonds mis dans les start-up proviennent de la BPI et autres organismes d’État comme la Caisse des Dépôts. Nous avons pu montrer que leurs performances étaient ridicules par rapport à celles des Business Angels britanniques qui sont à 80% des chefs d’entreprise à la tête d’entreprises qu’ils ont le plus souvent créées. Comme aux USA ou au Canada.

Mais pour inciter, non pas quelques gros fonds ou des Niel/Simoncini très fortunés, mais 4.000 chefs d’entreprise (individuellement beaucoup moins riches mais globalement plus efficaces par la diffusion de leur expérience) à investir dans des jeunes pousses[[Et qui investissent individuellement plus de 100.000 € par an, pas 10.000 comme ces Business Angels à la Mère Térésa que sont les Réseaux de Business Angels réunis dans France Angels, dont l’influence est aussi nulle en France (au total moins de 100 millions d’euros investis par an) qu’elle l’est chez les Anglo-saxons. ]], il faut abattre tous les obstacles mis pour les en décourager : non seulement l’imposition du capital et des plus-values mais l’opprobre qui entoure ceux qui réussissent car s’il est bien un mythe qui a envahi nos élites dirigeantes, et particulièrement Bercy et son fer de lance qu’est la Direction de la Législation Fiscale, c’est que notre premier devoir est de lutter contre les inégalités et qu’il ne faut donc pas voter de lois qui permettent à des riches de s’enrichir davantage ; alors que même les pays communistes comme la Chine ont compris qu’une nation n’est forte que si elle multiplie ses milliardaires.

EN CONCLUSION :

La première priorité du gouvernement Macron devrait être d’arriver à ce que 4.000 chefs d’entreprise investissent annuellement plus d’un million d’euros chacun dans l’éclosion de 50.000 start-up par an en supprimant les taxations sur les plus-values et l’ISF, et en encourageant ces investissements par des dispositions fiscales copiées de la « Sub Chapter S » américaine et de l’EIS britannique ; et pour y parvenir, faire pénétrer dans la psyché des fonctionnaires de Bercy que notre problème économique découle, non d’un excès d’inégalités de revenus, mais d’un manque d’entrepreneurs qui veulent s’enrichir.

 

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2 commentaires

HUBIN juillet 5, 2017 - 5:41 pm

La principale priorité du quinquennat Macron, oubliée des programmes
j’adore !
puisque c’est la vérité ,
seul Fillon avait compris , enfin on peut l’espérer ,
mais Macron a fait fortune en travaillant avec Nestlé , alors les « basics » entrepreneurs! il ne connait pas et en plus il y a des dépenses Hollande à couvrir ,alors on repousse à des lendemains qui vont chanter les réformes qui peuvent permettre de réver à la création de nouvelles entreprises par des entrepreneurs, pas par la BPI (création Macron si je ne m’abuse ! ) , par exemple ISF , Plus values et dividendes moins taxés, reportées par le PM ;à 2.019 (demain on rase gratis , cela ne marche plus !! )

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zelectron juillet 5, 2017 - 8:44 pm

La principale priorité du quinquennat Macron, oubliée des programmes
le siphonnage catastrophique par un certain nombre de ponx* disons 1 million représente l’emploi de près de 3 millions de quidam de la société civile !
(* – 1 ponx (fonctionnaire ponctionnant) coûte au budget de l’état 3,6 millions d’€uros du début de sa carrière à la fin de sa retraite)

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