Entreprises et Emplois marchands : Visions d’Entrepreneurs

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La politique de Macron : une politique confuse
Le retour de Gribouille

L’analyse de l’actualité politique de ces dernières semaines confirme ce que nous avions déjà évoqué dans un précédent article : Emmanuel Macron et son gouvernement pratiquent une politique de Gribouille.

Nous avons eu droit ces jours-ci à plusieurs interventions politiques importantes : celle du président de la République sur TF1, où il a notamment évoqué la nouvelle vitesse à 80 kilomètres/heure, Notre-Dame des Landes et la grève SNCF. Il y a eu également celle de Gérald Darmanin[1], ministre de l’Action et des Comptes publics, dont l’ « action », comme nous allons le montrer, va surtout à l’encontre de toute productivité globale, et va charger une fois de plus les entreprises.

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La nouvelle limitation de vitesse à 80 kilomètres/heure

Le motif de cette limitation sur les routes nationales et départementales, répété avec assurance, est l’augmentation du nombre de tués sur les routes, ce qu’a réaffirmé notre président. Pourtant, d’après les chiffres officiels de la sécurité routière, le nombre de morts sur les routes en 2017 a diminué par rapport à 2016, en métropole comme en outre-mer. Curieuse lecture des statistiques officielles.
On sait par ailleurs que l’enregistrement des accidents mortels doit obligatoirement comporter une cause, et que lorsqu’aucune cause évidente ne peut être trouvée, celle de la « vitesse excessive » est cochée par défaut. Cela relativise donc beaucoup le taux de 30% de morts sur la route pour cette raison. Deuxièmement, l’expérimentation lancée en 2015 de limitation à 80 kilomètres/heure par Bernard Cazeneuve n’a pas donné de résultats probants. Enfin, on nous fait croire que la mortalité routière est très importante, en réalité elle est d’environ 4.000 morts par an, contre 19.000 morts pour la grippe cet hiver et 60.000 morts par an pour le tabac !

Notre-Dame-des-Landes

Admettons que l’on ait pris une décision raisonnable et réaliste en renonçant à ce projet, renonciation dont le coût - si l’on ajoute les dédits et les frais de gestion et d’évacuation -, va friser le milliard d’euros. Admettons que l’on ait donné aux occupants illégaux des délais pour en quelque sorte se reconvertir, sur place ou ailleurs. Doit-on pour autant accepter qu’ils organisent des « embuscades » où ils blessent des policiers ? Comment se fait-il que 2.500 gendarmes ne puissent venir à bout de 200 manifestants ? Et que la conclusion soit de leur donner un délai supplémentaire ? Le fonctionnement de notre démocratie est de plus en plus incompréhensible.

La gestion de la crise de la SNCF

Pourquoi des gens dont aucun des avantages acquis ne sera remis en question s’arrogent-ils le droit de bloquer totalement un pays, pour perpétuer un système au profit de leurs remplaçants futurs ? S’agit-il de rendre héréditaire le recrutement et le statut de la SNCF ? Nous assistons à une inversion totale de la nuit du 4 août, en toute discrétion. Last but not least, les embauches sans statut de cheminot ne seront effectives qu’à partir de 2020, avec une reprise progressive de la dette par l’Etat. A noter que cette dette est la conséquence des privilèges du passé. Ainsi en 2060, dans 40 ans, nous disposerons encore d’un stock de cheminots ancien modèle, ou plutôt, en 2055, puisque leur retraite ne saurait être allongée au-delà de 55 ans. A force d’accumuler une dette aussi considérable en raison de revendications de ce genre, les jeunes générations d’aujourd’hui risquent de n’avoir aucune retraite en ayant pourtant cotisé toute leur vie. Les Japonais, qui nous ont précédés dans cette voie, se retrouvent encore au travail à plus de 70 ans, sauf à mourir de faim.

La retenue à la source

Avec la retenue à la source, l’impôt va désormais être calculé six fois au lieu de trois. Il va faire l’objet de prélèvements anticipés qui seront ensuite remboursés et feront donc l’objet de scandale, comme ce fut le cas pour le remboursement des 30 millions de Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal. Surtout, à un moment où l’on souhaite alléger la charge des entreprises, on demande à ces dernières de calculer tous les mois les impôts de chaque salarié. Une association d’entrepreneurs a calculé que cela allait coûter 125 euros par salariés[2] et par an, pareil pour les retraités et les fonctionnaires d’ailleurs. Si l’on additionne 20 millions d’emplois marchands, 5 millions de salariés publics et 14 millions de retraités, cela fait 439 millions de calculs à faire pour les entreprises ou les autres organismes payeurs. On obtient donc un coût total de 4,9 milliards d’euros (39 millions fois 125 euros) dont 2,5 milliards incombant aux entreprises.
Pour compenser le coût de sa réforme, il faudrait donc que Gérald Darmanin fasse une économie de 2,5 à 4,9 milliards d’euros dans le reste de la collecte des impôts de l’Etat. Son objectif est chiffré et son plan d’économie est tout tracé. A la fin il pourra, s’il est honnête, rembourser aux entreprises les 125 euros par salarié payé-imposé par celle-ci, ainsi d’ailleurs qu’aux organismes de retraites.[3]

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Vos réactions à cet article (3) :

Macron : politique de Gribouille

le 26 avril 2018, 12:29 par Gilbert Claret

Article succinct mais éloquent de Monsieur Buchsenschutz ;
Concernant NDDL : notre démocratie devient ubuesque. Le grand souci voire l’obsession de nos dirigeants est d’éviter coûte que coûte le moindre bobo infligé aux manifestants, zadistes ou non, radicaux. Résultat, nos forces de l’ordre sont devenus des forces de faiblesse. Elles peuvent recevoir des coups et des blessures mais n’ont pas le droit de se plaindre ou plus exactement, les médias politiquement correctes se fichent éperdument qu’elles soient blessées. Comme si c’était là leur destin naturel. Nos dirigeants sont d’ailleurs sur la même ligne de pensée. Si un flic est blessé ou meurt, ils feront un beau discours en son honneur et lui remettront une décoration.
Ainsi, notre démocratie fonctionne selon le principe du rapport du faible-fort illégitime au fort-faible légitime. Qui gagne à la fin ? Le faible-fort illégitime bien sûr !

Bravo !

le 26 avril 2018, 12:29 par CANEPARO

Merci pou les informations et les analyses pertinentes que vous donnez.

Gribouille ? A voir, à fonder davantage ...

le 29 avril 2018, 09:21 par Gilbert Sussmann

Chers amis, ancien lecteur attentif et fidèle des notes de EPLF, notamment de celles de Yves B. , je vous avoue ma déception avec celle-ci, ce n’est pas son meilleur cru.
Car les 4 thèmes abordés ne réflètent pas, loin de là, l’étendue et la complexité de l’action menée depuis sa constitution par l’actuel gouvernement.
Ainsi :
- les 80 km/h, sujet sans grande portée, d’une complexité multi-factorielle inouïe, ne mérite pas le déchaînement médiatique qu’il a permis
- NDdL, dont on sait depuis l’origine qu’il n’était pas et n’est toujours pas justifié ( voir le trafic triple de la piste unique et urbaine de Genève), et dont il faudrait se réjouir du courage de l’arrêter ( après les gaspillages et errements que l’on sait depuis 60 ans)
- SNCF, que l’on s’évertue à ne pas considérer comme une entreprise en grande difficulté, et ...rien d’autre, dans un contexte où le transport multi-modal (hors banlieues) est devenu courant
- la retenue à la source, si naturelle et normale, et en oeuvre sans histoires depuis belle lurette dans la plupart des états développés.
Oui, je pense excessive, et disproportionnée, la qualification de Gribouille ainsi attribuée au gouvernement. Gribouille peut-être, mais avec d’autres arguments !
Alors, vite, la prochaine note de qualité de Yves B. !


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