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La montée de la face nord des finances

par Bernard Zimmern
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En 2003, l’une des premières études de démographie des entreprises auxquelles nous pouvons nous livrer, montre que les Britanniques créent moitié plus de gazelles, ces entreprises à forte croissance de l’emploi, et que l’écart se creuse après leur naissance. Si les chiffres de nos sous-traitants, le pH Group, sont corrects, les écarts en emplois créés à la naissance sont considérables, 2 fois plus au Royaume-Uni qu’en France, mais cet écart quadruple après 7 ans.

En extrapolant les chiffres de cette étude à l’ensemble de la création d’emplois, c’est environ 100.000 à 120.000 emplois directs que le Royaume-Uni crée en plus chaque année par rapport à la France. Et ceci ne tient pas compte des emplois indirects.
Des études sur l’évolution de la statistique des emplois marchands nous montrent que le Royaume-Uni a créé dans les 10 années précédentes non pas 100.000 mais 200.000 emplois de plus par an, environ 300.000 contre 100.000 en France.

Ces 300.000 emplois prennent leur origine dans la création de gazelles pour environ 120.000, d’emplois indirects créés pour supporter ces emplois directs soit environ 60.000 et environ 100.000 par an par privatisation du secteur public ; les statistiques de l’époque montrent que les fonctionnaires sont attirés par le secteur privé où les salaires sont plus élevés. Il est alors plus facile aux successeurs de Margaret Thatcher de privatiser le service des passeports que si, comme dans la France actuelle, le salut de ceux qui cherchent un emploi est dans le statut de fonctionnaire.
Ce sont donc ces découvertes que nous voudrions faire partager au ministre des finances qu’est Nicolas Sarkozy.

Un député de la commission des finances se voit systématiquement barrer la porte du ministre par la personne en charge des relations avec le Parlement mais il parvient à prendre un rendez-vous avec son cabinet et notamment avec François Pérol, qui, avec Xavier Musca, en est le directeur adjoint.
Nous rédigeons une note restée mémorable entre nous, la note de 24 pages, dans laquelle nous montrons, non seulement le succès en termes de créations d’emplois des Britanniques, mais le fait que ce succès s’appuie sur un financement beaucoup plus important des gazelles à leur création comme pendant leur développement. Sans surprise, ce financement est parallèle à la croissance en emplois.
Fièrement, cette note et intitulée « les Anglais créent 300.000 emplois par an, pourquoi pas nous ? ».
Cette note rappelle qu’en 20 ans, les Anglais ont donc créé 6 millions d’emplois marchands de plus que nous ; nous sommes restés à 17 millions, ils sont passés de 18 à 24.

Et la clé de cette différence est dans le financement de la création de gazelles. Le capital-risque français est du même ordre que l’anglais, mais la note rappelle opportunément que le capital-risque ne s’investit pas dans les créations, seulement dans le développement ; et qu’il manque en France le premier étage de la fusée de l’emploi : le financement de la création par les capitaux d’individus, ceux que les anglo-saxons appellent les Business Angels.

Même le ministère des finances a reconnu ce manque car il a pondu une nouvelle formule la SUIR, pour les encourager. Mas c’est un lamentable fiasco car trop timoré et trop bourré de conditions. Il s’en créera moins d’une dizaine.
La note retrace ainsi l’évolution de l’emploi marchand en France et chez les anglo-saxons sur 20 ans et évalue à 1,5 milliard d’euros l’argent mis à la disposition des gazelles à leur création contre 10 en UK et 20 aux USA.
Elle relate que les entreprises naissant avec salariés restent en nombre misérable, à peine une trentaine de mille par an (contre 60 à 80.000 en UK et Allemagne), qu’il n’y a pratiquement pas de Business Angels en France, et s’indigne de voir 800 millions de subventions au fret de la SNCF, 10 à 15 milliards pour la RTT, etc.

L’une de principales dispositions proposées pour faire naître des Business Angels est de permettre à ceux qui paient de l’ISF de déduire la moitié de leur investissement de leur ISF à payer.
Une enquête par correspondance auprès d’un fichier de plusieurs centaines de contribuables a montré que cette disposition serait fort bien accueillie et que près de 3 milliards seraient ainsi investis par le privé dans des PME.

Comme le budget public est déjà sous forte contrainte, nous avons pris la précaution, avant cette présentation, de faire faire une enquête pour savoir à quelle vitesse cet investissement par l’État serait remboursé, en faisant rechercher la TVA que paieraient les entreprises nouvellement créées, en fonction de leur capital social. Et il est clair que le retour dans les caisses de l’État se ferait en quelques mois.

En d’autres termes, avant même que cet argent n’ait quitté les caisses de l’État, cette réduction d’impôt aurait été remboursée par les rentrées de TVA (sans parler des autres réductions comme les indemnités chômage, etc.)
Cette note est présentée à François Pérol et en descendant à la directrice de la DLF, Marie-Christine Lepetit. Elle est, semble-t-il, bien accueillie.

 

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