Vous connaissez le « juge de paix » ? Dans le langage des coureurs cyclistes, c’est l’épreuve de vérité qui va déterminer celui qui va gagner le Tour de France, qui va le perdre, et qui sera en déroute.
Dans notre économie, le juge de paix, c’est le solde de la balance commerciale qui mesure, pour chaque secteur industriel ou manufacturier, combien on achète et combien on vend à l’étranger.
Les statistiques des douanes (douanes et droits indirects) sont très intéressantes et détaillées.
Voyons les chiffres :
Le solde commercial FAB/FAB chute en 2022 de 78,1 Md€ pour atteindre le chiffre astronomique de 163,6 Md€ – encore plus parlant si l’on regarde que les importations se sont montées à 758 Md€ pour des exportations de 594,5 Md€.
Bien entendu, ce recul du solde commercial est dû en grande partie à celui des biens énergétiques, soit 70,5 Md€, dû à l’augmentation des prix des énergies fossiles. Ce solde a été aggravé par des importations d’électricité en raison du repli de la production nucléaire nationale.
Mais tout le peloton européen a subi les mêmes causes, principalement les conséquences de la guerre en Ukraine. La France, pourtant, décroche ! La part des marchés de la France dans le commerce international est passée de 5% dans les années 2000 à 2,5 % en 2022 (3% en 2019, 2,8% en 2020, 2,7% en 2021) et cela malgré une baisse importante de l’euro face au dollar, qui aurait dû favoriser les exportations.
Comparatif des balances commerciales (en Md€)
Pays
Balance commerciale
2019
2020
2021
2022
France
Import
567
493
587
758
Export
509
429
502
595
Solde
-58
-65
-86
-164
Allemagne
Import
1102
1025
1202
1494
Export
1330
1209
1384
1575
Solde
228
184
181
81
Italie
Import
424
373
480
655
Export
480
437
521
625
Solde
56
63
41
-31
Pays-Bas
Import
568
520
641
855
Export
633
590
711
920
Solde
65
69
69
65
Belgique
Import
383
348
446
592
Export
399
369
464
604
Solde
16
21
18
11
Avec 163,6 Md€, la France a, de très loin, le solde de la balance commerciale le plus négatif d’Europe en 2022 (Allemagne +78Md€, Italie -31 Md€, Pays Bas +65 Md€, Espagne -71 Md€, Suisse, + 43,4 Md€, Belgique, + 11,2 Md€).
Le constat pour la France est dramatique : en queue de peloton européen depuis de nombreuses années, la France est maintenant à la dérive, pas irrémédiablement, espérons-le, mais il est à craindre qu’il soit difficile de recoller au peloton et impossible de prendre une place de leader en Europe.
Si l’on regarde le détail par produit, pour mieux comprendre le problème :
- Industrie Manufacturière : - 78,5 Md€ avec une dégradation régulière depuis 2006, année où l’on était à l’équilibre.
- Produits agricoles : + 4,8 Md€, alors que la France dispose de la plus grande superficie agricole d’Europe.
- Énergie : -115,3 Md€. Les causes en sont connues : explosion des prix du gaz, diminution de la production nucléaire. Espérerons que ce déficit diminuera rapidement pour revenir autour de -50Md€.
Le problème majeur vient du solde largement négatif de l’industrie manufacturière :
- Équipements électriques : -10,8Md€.
- Machines industrielles : -11,4 Md€.
- Automobiles : - 19,9 Md€ (la plus grosse part des voitures françaises est désormais produite à l’étranger).
- Produits informatiques : - 21,5 Md€.
- Et, heureusement, produits de la construction aéronautique et spatiale : + 23,5 Md€.
Le déni devient difficile devant la brutalité des chiffres. Et la réindustrialisation de la France devient une priorité pour diminuer l’achat de produits à l’extérieur et augmenter les ventes à l’étranger.
Proposer des solutions pour favoriser cette réindustrialisation est la priorité de l’IRDEME et EPLF.
Quand l’état distribue plus que ce qui est produit avec des déficits importants tous les ans , il est normal que cet argent se traduise par des importations et moins d’exportations.
Par ailleurs, la balance des paiements est un autre indicateur de l’attrait du pays pour les étrangers à qui ont a acheté des produits.
plus notre solde import-export est négatif et plus il y a de recrutement de fonctionnaires pour administrer le tonneau des Danaïdes . . . . on en sortira jamais !
Il y a un certain nombre d’ETI et PMI qui mériteraient que l’état leur donne les moyens d’être encore plus performantes, mais c’est le contraire qui se produit à travers les tracasseries, les surtaxes, les pénalités (assises sur des objets fictifs) des contrôles fiscaux et URSSAF "inopinés" et j’en passe à croire que l’état cherche à tuer les entreprises manufacturières (par jalousie maladive ?) Quand on arrête pas d’em.....der un chef d’entreprise, il ne faut pas s’étonner qu’un jour ou l’autre il décroche !
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