Depuis son discours du 2 octobre sur le séparatisme islamique, et surtout depuis l’assassinat de Samuel Paty et l’attentat de Nice, notre président accentue la pression qu’il met sur les instances dirigeantes de l’islam en France. En compagnie de Gerald Darmanin, il a reçu le 18 novembre dernier, à l’Elysée, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), et les représentants des neuf fédérations qui composent le CFCM. Il avait convié, également, à cette réunion, le recteur de la mosquée de Paris. Il leur a demandé de créer un « Conseil national des imams » qui serait chargé de labéliser les imams qui officient en France, et il leur a donné quinze jours pour qu’ils lui présentent une « charte des valeurs républicaines » qu’auraient à ratifier ces imams, une charte énonçant les valeurs de la République que tous ces imams s’engageraient à respecter. Et il leur a donné six mois pour élaborer un référentiel de formation des imams. Il a conclu cette réunion en leur disant « ma confiance vous oblige ». Ne voilà-t-il donc pas les représentants de l’islam, en France, enfin mis au pied du mur ? On ne peut que s’en réjouir. La façon dont Emmanuel Macron s’y prend est, enfin, la bonne, mais le combat à mener pour que l’on en arrive à une société qui cesse de se désagréger, n’est pas gagné pour autant.
Article paru dans la Revue politique et parlementaire, le 3 Décembre 2020
Depuis la fin de la période coloniale, en effet, un nombre important de migrants en provenance des pays musulmans, dont la France avait fait des colonies, sont venus s’installer dans l’ancienne métropole. Certains s’assimilent, d’autres simplement s’intègrent, mais un bon nombre s’installent simplement dans une situation d’inclusion, manifestant même, bien souvent, de l’hostilité à l’égard de la société d’accueil. Et quelques musulmans, particulièrement radicalisés, commettent, périodiquement des attentats au cri de « Allah Akbar ». Les pouvoirs publics ont longtemps cherché leur voie dans le discours à tenir au peuple français sur l’islam, et l’on en est donc, enfin, à une épreuve de vérité.
Dans un premier temps, les dirigeants du pays ont pris le parti de diffuser dans le public une image rassurante de l’islam, un islam dont nous n‘aurions rien à craindre. On a vu, ainsi, François Hollande, au forum « Renouveau du monde arabe », qui se tenait à l’Institut du monde arabe, à Paris, affirmer : « l’islam est compatible avec la démocratie ». Et, à cette occasion, Jack Lang, qui fut deux fois ministre de l’Education nationale, et trois fois de la Culture, a, de son côté, affirmé, comme il en a d’ailleurs l’habitude : « L’islam est une religion de paix et de lumière ». Un certain nombre d’attentats, parfois très meurtriers, sont venus peu à peu faire prendre conscience à la population que ces discours étaient des plus suspects, et nos gouvernants en sont venus, ainsi, à adopter une seconde thèse.
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