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Baisse des dépenses publiques : pourquoi ? comment ?

par Alain Mathieu
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Il y a 14 ans, le taux de chômage de l’Allemagne était de 11%, celui de la France de 9%. Maintenant le nôtre est le double de celui de l’Allemagne. Depuis 2005 le taux de croissance moyen allemand a été de près de 1% par an supérieur au français. Il nous manque quatre millions d’emplois du secteur privé par rapport à l’Allemagne.

La cause principale de cette dégradation, c’est que nos entreprises ne sont plus compétitives, leurs charges fiscales et sociales étant supérieures aux allemandes de 9% du PIB.

Comme l’a écrit Éric Woerth dans « Une crise devenue française », « la convergence fiscale franco-allemande est plus que jamais une exigence ».

Pour financer cette convergence, il faut baisser nos dépenses publiques de 9% du PIB. Or elles sont supérieures de 12% du PIB à celles de l’Allemagne. Une moitié de la différence est due aux rémunérations des fonctionnaires avec leurs frais de bureaux, l’autre aux dépenses sociales.

Nous avons à population égale 2.400.000 fonctionnaires de plus que les Allemands. L’INSEE nous dit que nous embauchons 490.000 fonctionnaires par an. Un gel des embauches de fonctionnaires nous mettrait en cinq ans, sans licenciements, au niveau allemand. Ce ne serait pas une politique de sauvages : les Anglais et les Italiens l’ont fait ; le secteur privé le fait quand il le faut. Afin de garder la qualité de nos services publics les fonctionnaires français devraient travailler autant que les allemands : 40 heures par semaine pour la plupart, et même 43 dans l’enseignement.

Pour réduire nos dépenses sociales, il faudrait adopter pour tous le même âge de départ à la retraite que les Allemands, indemniser comme eux le chômage, accroître comme eux la concurrence dans l’assurance-maladie, rembourser nos hôpitaux publics au même barème que les hôpitaux privés, privatiser les hôpitaux publics déficitaires, contrôler nos fraudes sociales.

Pour les contrôler des députés français ont pris l’initiative en 2006 de créer le « registre de la protection sociale », un fichier où figurent toutes les allocations reçues par un bénéficiaire. Mais l’administration a refusé d’y mettre les montants des allocations versées ! Quel gouvernement fera respecter la loi ?

Les dépenses publiques pour le logement pourraient être baissées au niveau allemand si les locataires de HLM retrouvaient le droit d’acheter leur logement comme ils l’avaient jusqu’en 1983.

Ces changements demandent de l’énergie politique. Cette énergie viendra moins de nos dirigeants politiques, toujours inquiets des réactions syndicales, que des électeurs, si l’on instaure le référendum d’initiative populaire tel qu’il fonctionne en Suisse ou aux Etats-Unis. Alors les baisses de dépenses publiques seront proposées par les électeurs, aidés par exemple par des associations comme Contribuables associés.

Et les dirigeants politiques seront réélus, comme cela s’est passé après des baisses de dépenses publiques au Canada et dans cinq pays européens qui ont comme lui retrouvé la croissance économique : Royaume-Uni, Irlande, Finlande, Danemark et Suède.

Les Français diront alors : vive la baisse des dépenses publiques par la convergence franco-allemande !

 

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3 commentaires

Yturbe mars 24, 2019 - 8:10 pm

Réponse à cet excellent article
Cher Alain

Un grand merci pour cet excellent et stimulant article !

Je serais très intéressé de connaître tes sources.

Tu as raison sur toute la ligne. Cependant je crains toujours le RIC compte tenu de l’ignorance économique des français. Encore ce WE, il paraît que le JDD fait apparaître que 66% des français sont opposés à l’allongement de la durée du travail en France : durée hebdomadaire + durée de vie au travail.

Je pense qu’à tout le moins, il faudrait subordonner les RIC à une formation macro économique notamment sur la situation éco comparée et dégradée de la France, formation dispensée par les mairies ou autres, pourquoi pas sur la base de doc EPLF. Personne ne pourrait participer aux RIC sans avoir participé à cette formation, voir l’avoir validée.

Discutons en. Amicalement Xavier

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zelectron mars 24, 2019 - 11:48 pm

une seule mesure :
se séparer avec grands regrets de 2 à 3 millions de fonctionnaires parasitaires* à 3,5 millions d’€uros chacun du début de leur carrière à la fin de leur retraite (hormis les régaliens de terrain et de quelques uns des « bureaux »)
– le total avoisinerait de 7 000 000 000 000 à 10 500 000 000 000 € , une paille n’est-ce pas, au détriment de l’ensemble de l’économie et des citoyens « ordinaires »

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Picsou 75 mars 25, 2019 - 9:10 am

Confirmation du terrain…
Bonjour,
je ne peux que confirmer, une fois de plus, le gaspillage observé sur le terrain. Je viens de créer une entreprise agricole. Rien que cette semaine, j’ai reçu deux sollicitations :
1-un organisme publique de plus vient d’apparaître pour « développer l’emploi dans le sud 77 » et me propose de s’occuper de mes recrutements, gratuitement évidemment.
2-« eaux de Paris » vient de publier les compte rendu d’une réunion pour le développement des betteraves bio en IDF..
Nous sommes maintenant entourés d’une douzaine d’organismes divers (avec bureaux, voitures, salariés…) alors que l’activité peine à rémunérer un ou deux salarié !
On marche sur la tête !

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