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Accroissement des inégalités, les « trucs » d’Emmanuel Saez

Extrait de l’article[1] apparu dans le blog d’Alan Reynolds, Cato Institute

Selon le professeur d’économie de l’Université de Californie, Emmanuel Saez, la caractéristique fondamentale de l’économie américaine est aujourd’hui représentée par les inégalités croissantes entre le 1% et les autres 99% de la population. D’après ses calculs, 95% de l’augmentation des revenus dans les trois premières années de la reprise de 2009 à 2012 ont été capturés par le 1% le plus riche de la population ; donc 99% de la population n’ont eu droit qu’à 5% de l’augmentation des revenus[2].

Les statistiques de ce professeur sont regrettablement truquées.

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En réalité, l’échantillon de déclarations de revenus, qu’Emmanuel Saez et son collègue Thomas Piketty utilisent pour estimer les inégalités, ne contient que les revenus primaires de la population, c’est-à-dire avant la redistribution. Ils ne tiennent pas compte des prélèvements d’impôts sur les plus hauts revenus, ni de la multitude de transferts et d’aides pour les personnes plus pauvres. Les revenus primaires, corrigés des impôts et des transferts sociaux, sont appelés les revenus secondaires et considérés comme la mesure conventionnelle des inégalités. Dans les calculs de Piketty et Saez, les revenus des 0-99% de la population sont donc nettement sous-estimés.

Un petit commentaire pour le graphique A1b dans l’étude fondamentale[3] de Piketty et Saez confirme que « le revenu est présenté avant impôts sur le revenu et les charges sociales des employés, il exclut tous les transferts sociaux de l’État, tels que les retraites et les prestations d’invalidité de la Sécurité sociale, l’assurance soins de santé (Medicare et Medicaid), l’assurance chômage, les programmes d’assistance sociale, le crédit d’impôt sur les revenus, etc. L’importance de ces impôts et transferts a augmenté au fil du temps … »

Leurs chiffres excluent également tous les compléments de salaire non taxés (assurance maladie notamment, payée par l’employeur), et tous les revenus de placement et les gains en capital accumulés sur les comptes d’épargne pour l’éducation et la retraite, qui bénéficient d’avantages fiscaux.

Comme résultat, les calculs de Piketty et Saez excluent 37% du revenu personnel en 2008 (et 38% en 2010)[4], - souligne l’économiste Gary Burtless du think tank Brookings basé à Washington.

Par ailleurs, les plus hauts revenus sont extrêmement instables. Ils varient dans le temps en fonction des cycles économiques et boursiers. Par exemple, en 2010, les revenus moyens du 1% sont en baisse de 29% par rapport à l’année 2007.

Cependant, Piketty et Saez témoignent régulièrement de l’« explosion des hauts revenus et salaires ». Mais si l’on regarde le graphique ci-dessous issu des calculs de ces deux économistes, on s’aperçoit que les revenus du 1% sont très instables, les années de baisse suivent les années de hausse.

Le revenu moyen du 1% est même plus faible en 2010 qu’il était en 1998.

Le revenu moyen du 1%

D’ailleurs, il est intéressant de remarquer que chaque fois que la part des revenus détenus par le 1% diminue, la pauvreté et le taux de chômage augmentent, et vice-versa. Contrairement à ce que propose Emmanuel Saez, il faut donc augmenter la part des revenus détenus par le 1%, si l’on souhaite réduire le chômage et la pauvreté.

Cela fait du 1% une mesure paradoxale des inégalités.

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