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11 novembre 2019. Monsieur le président Macron restitue l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne

N’ayant probablement pas assez de soucis avec les gilets jaunes, le déficit et la dette de l’État, le Brexit et l’Europe, au milieu de 1.000 autres sujets, le président Macron vient d’en inventer un autre en décidant de restituer à des pays africains des œuvres « pillées » à l’époque de la colonisation. Au passage, nous allons voir qu’il crée un précédent important, et vraisemblablement porteur de bien des nouveaux pillages.

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À propos du terme de restitution

Le terme choisi, de « restitution », pose déjà en lui-même un premier problème. L’histoire du monde est faite, qu’on le veuille ou non, de guerres et de pillages et de mouvements de populations qui en définitive font bien ce qu’elles veulent. Quand Léonard de Vinci, italien, quoique ce pays soit encore loin d’exister à l’époque, décide de suivre François Ier en Touraine en emportant quelques-unes de ses œuvres favorites : à sa mort, à qui sont ces œuvres ? De plus y a-t-il une distinction entre celles qu’il a peintes en France et celles qu’il a apportées dans ses bagages ? Entre celles données, héritées ou vendues ? Celles dont il avait déjà l’idée en venant, et celles qu’il a imaginées dans son nouveau pays ? Pour parler de restitution, il faut accepter l’idée qu’il y a eu vol « ancestral » et que l’on rend quelque chose à un ayant droit. Bien malin est celui qui pourra débrouiller le statut des ayants droit entre pays il y a plusieurs siècles[1]. On a déjà bien des difficultés pour ne pas dire de réticences, en France en particulier, à redonner aux héritiers, le plus souvent juifs, les œuvres d’art ou les biens dûment volés pendant la deuxième guerre mondiale, preuves à l’appui.

À propos d’inaliénabilité

Il semblerait qu’il existe une loi française, très ancienne celle-là, qui a institué l’inaliénabilité des biens culturels possédés par l’État. Que nous sachions, la France vit sous le régime de la séparation des pouvoirs et l’exécutif doit « appliquer » les lois. Il peut, bien entendu, en proposer de nouvelles ou bien demander des modifications, mais elles ne seront dûment appliquées que lorsque le législatif les aura votées et lorsque l’administration les aura transformées en décrets d’application. De quel chapeau sort tout à coup cette possibilité pour le président de distraire des collections nationales, quel qu’en soit le motif, un certain nombre d’objets par son simple « bon plaisir » ? ou plutôt ses remords historiques récurrents.

Le grand marchandage de la fin de la deuxième guerre mondiale

La fin de la deuxième guerre mondiale a entraîné un gigantesque marchandage entre pays « vainqueurs » et « vaincus ». Cette fois-ci, il a été particulièrement complet : modifications et déplacements de frontières, (exemple Allemagne - Pologne), de populations, de biens, de droits, de brevets, d’œuvres d’art, etc. Sans compter les réparations. Il n’y a en l’occurrence aucune novation. Cela fut la même chose lors du traité de Versailles ou du congrès de Vienne. La vraie différence est que, jusqu’à 1945, tout traité de paix préparait de fait la guerre suivante : le retour de l’Alsace et de la Lorraine, les Allemands ou les Japonais paieront, etc. L’étonnant et horrible acquit de cette dernière guerre, est qu’elle fut réellement mondiale et particulièrement meurtrière. Avec des soubresauts certes, mais canalisés par la mémoire de l’horreur, l’ONU, la guerre froide, et le bien-être de la richesse dus à la croissance et à la paix ont fait que beaucoup de nations ont semble-t-il décidé de reconstruire à partir de ce statu quo, en collaborant plutôt qu’en revendiquant, en construisant sur l’état existant du monde plutôt qu’en démolissant par la revanche, et la guerre. C’est tout le sens de l’Europe et de la réconciliation franco-allemande ou américano-japonaise.

Les grandes conséquences d’un petit geste

Le petit geste de M. Macron, additionné à une série d’actes de contrition historiques, voire à des tendances similaires dans d’autres pays (faut-il détruire les statues des généraux sudistes aux États-Unis ? Faut-il débaptiser toutes les avenues Staline de France ? etc.) va délibérément à l’encontre de ce mouvement vertueux. Ce qui peut se concevoir dans le feu d’une action immédiate ne doit peut-être pas être encouragé, voire officialisé, dans des actes d’État. L’histoire est toujours fille d’une histoire antérieure. Elle est de plus sujette à interprétation. Autant dire qu’elle peut servir de justification à n’importe quoi. Chaque époque a eu ses problèmes et les a racontés à sa manière : il serait peut-être sage de s’arrêter là.

Merci au demeurant de nous indiquer la future date de restitution de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne. Alsacien d’origine, je verrai peut-être la gestion de mon pays devenir plus responsable et, last but not least, mes impôts baisser.

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Vos réactions à cet article (4) :

Il faut enseigner l’histoire au Président de la République

le 28 novembre 2018, 21:14 par HUBIN

Bien sur d’accord avec Yves
De plus si on commence à rendre les statues africaines (que je trouve laides ) il faut passer aux choses sérieuses : rendre la prusse orientale et la silésie Koenigsberg et Breslau (à date Kaliningrad et Wroclav ) à lo’allemagne et l’algérie / tunisie à la turquie
Les haitiens doivent déguerpir vers la guinée , les portugais du Brésil vers le Portugal ;enfin c’est sans fin !!!
Le Président Macron doit conduire la Frnace et le monde tel qu’ils sont , pas lui l’homme du monde nouveau tel qu’ils étaient

Le Président de la France ?

le 28 novembre 2018, 21:41 par Sarah LENTY

Cet individu ne sait plus quoi inventer pour dévaloriser la France.
Il n’a de cesse que d’abaisser et son ? pays et les Français.

Outlaw

le 6 décembre 2018, 10:51 par Schmit Raymond

Il est de notoriété publique que Mr. Macron est nul en histoire et en politique. Pas en matière financière, à en croire le rapport de la cour des comptes ! S’il distribue quoi que ce soit appartenant à la France, (et non à son président du moment) il commet une infraction à la loi 68-1250 pondue en son temps par des politiques de passage pour voler les familles des militaires affectés en Allemagne entre 1959 et 1964. Il y aurait donc lieu d’abroger cette loi au préalable, ce qui rouvrirait la dette de l’état (avec les moratoires) et beaucoup d’autres (Liban etc...)
La France serait présidée par un OUTLAW ! Qu’en penserait le Président TRUMP et HRM ayant ordonné le Brexit pour ne pas avoir affaire à lui ?
R.S. - Ex Managing Director of RSC - RS Consulting (Sud-Est Asiatique)
ou : Colonel Raymond - Ecrivain traducteur


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